Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 15 novembre 2016

ABAT-JOUR L’AMBIANCE !

Petite fable affable
Rubrique  : Courrier d'électeur

Parce que, hélas, le Soleil s’est éclipsé,
Il fait nuit noire au pays des Lumières.
Il faut donc un roi et, pourquoi l’ellipser,
Car la chose ici-bas est fort coutumière,
Chacun vise le trône laissé vacant
Par l’astre et se veut, à tous, convaincant :

Lampe à huile arguait de son ex-pé-ri-ence,
Étant la plus vieille, ce qui vaut science.

Bougie a été écartée par d’aucuns
Faisant voir trente-six chandelles à chacun.

Torche fumait, sa flamme à tout vent distraite,
Qu’on ait mis, d’un mot, le Flambeau en retraite.

Phare, le Breton, était sûr de gagner
Les voix des plafonniers et des écagnés.

Jouant au con, Cierge, lueur merveilleuse,
Ne voulait pas non plus la mettre en veilleuse
Car, ma foi, il en connaissait un rayon.

Lamparo, faraud, s’emmêlait les crayons,
Polémiquant avec le lourd Réverbère
N’aimant pas les lampadaires, ce cerbère,
Comme le par trop peu lumineux Bec-de-Gaz
Dont les faisceaux détestaient le noir, le jazz,…

Lampe, une illuminée, était candidate
Mais elle faisait lanterner, la fadate,
Tous ceux qui voulaient, ça, là, son opinion
Quant au concours, prévu, de Don Lumignon
À cette élection : celui-là, fort lucide,
Était sans éclat et passait pour morbide.

Fanal et Feu, qui n’y voyaient plus très clair
Depuis des lustres, prompts comme des éclairs,
Avisaient leurs pairs et autres tâte-poules :
Ils ne voulaient pas d’une tête d’ampoule
Pour monarque car tous ces bons intellos
Sont souvent bien moins brillants que des halos !

C’est ainsi que Loupiote devint reine,
Car on prit ses reflets pour l’eau de beaux jours.
L’électeur dans ses choix n’est guère toujours
Plus éclairé en nos Nations souveraines !

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