Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 29 avril 2011

HAÏKU DE BARRE

Y a-t-il une éthique des époux chez les puces ?

BOURRÉE EN RÉ

C’est la bourrée
À savourer
Bien bigarrée
Pas censurée
Ni murmurée
Pour s’délurer
Sans maniérer

C’est la bourrée
Qui fait s’marrer
Sans différer
Les effarés
Les modérés
V’nus s’essorer
Promis juré

C’est la bourrée
Des opérés
Surfacturés
Et sans arrêt
Bien préparés
À expirer
Sans s’ulcérer

C’est la bourrée
Des éplorées
Inexplorées
Des apeurées
Enamourées
Ce soir parées
À s’débourrer

C’est la bourrée
Des honorés
Désespérés
Des torturés
Désemparés
Tous égarés
Prêts à pleurer

C’est la bourrée
Des affairés
À paie dorée
Qui sav’ gérer
Et picorer
Et facturer
Sans s’écœurer

C’est la bourrée
Des chavirés
Qui ont ferré
L’évaporée
Désamarrée
Qui seule errait
Dans leur virée

C’est la bourrée
Du p’tit curé
À la curée
Pour labourer
Les mijaurés
Désenmurées
Miserere

C’est la bourrée
Des filles leurrées
Cheveux gauffrés
Et simagrées
Qu’ont savouré
De décorer
Un’ fin d’soirée

C’est la bourrée
Des conjurés
Qu’ont fracturé
L’coffre azuré
D’un cul doré
Considéré
Sans êt’ serrés

C’est la bourrée
Du rembarré
Mal entouré
Qui s’est barré
À l’île de Ré
Pour s’y murer
Et macérer

C’est la bourrée
Des demeurés
Dans la purée
Qui s’sont gourés
Qu’ont tout foiré
Prêts à jurer
Qu’ça va durer

C’est la bourrée
Des tonsurés
Déshonorés
De triturer
A s’démembrer
Les désœuvrés
Du prieuré

C’est la bourrée
Des colorés
Non déclarés
Voulant s’ancrer
Mais repérés
Qu’on veut virer
Ou bien coffrer

C’est la bourrée
De ces tarés
Qui s’sont beurrés
À s’déchirer
Pour chicorer
Et bâlafrer
Des timorés

C’est la bourrée
Qui va durer
Et c’est juré
Accaparer
Tous les fourrés
Mal éclairés
C’est la bourrée

LA SAGA DU GANT

Frotte frotte le petit gant
Chante l’enfant nu comme Adam
Astiques-moi en zigzaguant
Rends-moi beau autant qu’élégant
Savon en bulles en mousse aidant
Frotte frotte le petit gant

En montant et en descendant
Frotte frotte le petit gant
Chante l’enfant en se tordant
Et même si c’est bien fatigant
Rends mon savon tout fondant
Frotte frotte le petit gant

Et sur tout mon corps navigant
Se glissant skater imprudent
Frotte frotte le petit gant
Que je sois propre jusqu’aux dents
Chante l’enfant frais et fringuant
Frotte frotte le petit gant

Grâce à ton slalom trépidant
Sous l’eau qui pleut en ouragan
La saleté part en boudant
Frotte frotte le petit gant
Chante l’enfant nu comme Adam
Frotte frotte le petit gant

Éclaboussant c’est évident
Prenant le dos pour toboggan
En aspergeant en débordant
Que l’eau s’enfuie comme un brigand
Frotte frotte le petit gant
Frotte frotte le petit gant

CONFESSIONS

Je suis solide et bien trempée
Malgré ma jeunesse escampée :
Je garde bon bec, belle allure,
Brillante encor’, sans tavelure.
Parce que j’ai bon fond, dit-on,
Je m’attache à des marmitons
Même quand, de trop, ils m’échauffent,
Diable, bien sûr, parfois ça chauffe
Quand ces vaches me font bouillir !

Je l’avoue : j’aime bien vieillir !
Oh, j’ai souvent eu chaud aux fesses,
Comme beaucoup, je le confesse
Et même si je sers un peu
Moins, on sait tout ce que je peux.
Avoir le feu au cul, n’en déplaise,
Ne m’a jamais permis plus d’aise
Malgré quelques débordements.
Mais les cocottes tant médisent !…

Il faut que je vous le dise :
Malgré ma jupe aux tons aqueux,
J’arbore une bien belle queue…
Ah, cela n’est vraiment pas drôle
D’être une vieille casserole !

L'ESCARGOT BERLINGOT

Une… Deux… Une… Deux…
Lentement,… sûrement,
J’avance vers devant…
Une… Deux… Une… Deux…
Doucement,… patiemment,
Mes cornes dans le vent…

Une… Deux… Une… Deux…
Je tire mon fardeau
Sur un pied, quel boulot !…
Une… Deux… Une… Deux…
Ma maison sur le dos,
Moi, je cherche de l’eau !

Une… Deux… Une… Deux…
Un p’tit tour au jardin
Cela me fait grand bien !
Une… Deux… Une… Deux…
J’suis un vrai baladin
Qui se nourrit d’un rien !

Une… Deux… Une… Deux…
Sur une feuille épiée
Je croque sans m’priver !
Une… Deux… Une… Deux…
Car pour prendre mon pied
J’en ai vraiment bavé !

Une… Deux… Une… Deux…
Des salades en rangée !
Je vais en profiter !
Une… Deux… Une… Deux…
Zut, voilà du danger
J’vais me ratatiner !

Une… Deux… Une… Deux…
Pas moyen de manger
Sans être dérangé !
Une… Deux… Une… Deux…
Il me faut m’en aller
Et mon foyer haler !
Une… Deux… Une… Deux…

mercredi 27 avril 2011

LA JAVA BÉGUEULE

Cycle historique


De Ménilmuche
Jusqu’à Pantruche
La rue est ruche
Où l’bourg’ s’épluche
Joue sans capuche
Sans fair’ l’autruche

On a
Des Ma’Lou’ qu’on débâche
Qui aux marlous tout crachent
D’la fraîch’ des époux des doñas,
Des Dupanloup qui s’cachent
Derrière leur moustache
Ç’est qu’ça en a ces Messieurs-là
C’est courtois
Et très droit

 On a
Encore des apaches
Qui sav’ jouer d’l’eustache
Pour découper le gros du gras
Des balances et des lâches
Qu’ont des manièr’ qui fâchent
On a d’l’honneur chez les malfrats
Une fois
Hors-la-loi

Et de Pantruche
À Méniltmuche
Y’a pas qu’les cruches
En fanfreluches
Qui crient qui huchent
Quand ell’ trébuchent

On a
Des filous pleins d’panache
Des loulous qui s’cravachent
Pour du grisbi une nana
Des condés ces peaux d’vache
Qui croient qu’on crach’ macache
Les purotins c’est pas des rats
 Ça déçoit
Qui aboie

On a
Parfois quelques potaches
Qui reluquent bravaches
Les châsses au ras du haut des bas
Des qui jouent à cach’-cache
Des gravés à la hache
Qui s’bagu’naudent et sont pas ingrats
Des p’tits pois
Plein les doigts

De Ménilmuche
Jusqu’à Pantruche
C’est plein d’baudruches
Et de peluches
Qui vous paluchent
De bell’ perruches

On a
Des drôles de ganaches
Qui tètent qui se tachent
Gros rouge à l’heure du moka
Des loups que quand i’s’lachent
Te l’clouent te les arrachent
Pour un mot pour un rien com’ça
Qui t’envoient
Sous ta croix

On a 
Des péquins des Malgaches
Qui avec leur rondache
T’envoient au trépas à trois pas
Ou qui t’écachent
Sans qu’person’ rien n’en sache
Et on n’te retrouvera pas
Un exploit
C’est des rois

Oui de Pantruche
À Ménilmuche
Gare aux embûches
Et aux merluches
Sur qui tu t’juches
Mon vieux truc’muche