Là, non loin de nos rivages
Des gens de bien, qui n’ont rien,
Hommes, femmes sans ambages,
Des jeunes et des anciens
Avec force, avec courage,
Se sont levés, soulevés.
Résonne leur cri de rage
De peuples trop éprouvés…
À Tunis, au Caire
Comme à Tripoli,
Fini de se taire
La peur a pâli,
Oui : « Dégage ! »
« Dégage ! a crié la foule
De toi, on n'a plus besoin »
« Dégage : la vague est houle ! »
« Dégag’ vite ! », « Dégag’ loin ! »
La terreur a fait naufrage,
Plus de silence, de liens,…
Car aux pays des mirages
Chacun a fait l’espoir sien :
On va prendre un bon virage,
S’élever, plus en crever
Avec l’argent des forages
Et des hôtels réservés !
Car Tunis, Le Caire
Bientôt Tripoli,
Veulent changer d’ère
Et d’ordre établi,
Donc « Dégage ! »,
« Dégage ! a crié la foule
De toi, on n'a plus besoin »,
« Dégage : la vague est houle ! »,
« Dégag’ vite ! », « Dégag’ loin ! »
Ces exemples encouragent
L’Orient soudain voltairien,
Malgré les coups, les sabrages
De ses féroces gardiens
Pour qui c’est blasphème, outrages,…
Le meilleur est arrivé !
Et nous, à cet éclairage,
Nous, on se prend à rêver
Qu’à Rome et à Londres
Pourquoi pas Paris,
On pourrait répondre
À nos chefs, aigris :
« Eh, dégage ! »,
« Dégage ! va hurler la foule
De toi, on n'a plus besoin »,
« Dégage : la vague est houle ! »,
« Dégag’ vite ! », « Dégag’ loin ! »,
Oui : « Dégage ! »
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