Sur un mot de Monique L.
De la vénusté jusqu’à la vétusté,
J’ai connu l’âge insoucieux de la gaieté,
Le temps de cueillir le doux fruit de promesses
Qu’un printemps fit, petit à petit, fleurir
Et qu’un seul automne flétrit, sans tendresse ;
Le temps d’aimer, de haïr et de chérir
Des amants falots ou des amies traîtresses.
De la vénusté jusqu’à la vétusté,
Il y eut, parfois, l’émoi sans satiété,
Des instants d’une suave succulence,
Du haut de mes bas au bas de mon dos,
Où l’amour m’ouvrait à ses Eldorados,
Faisant éclore les bourgeons du silence…
De la vénusté jusqu’à la vétusté,
J’ai dû vivre les semaines hébétées
De saisons de pleurs, de rire et d’orages
Qu’essuyait la passée de courtes passions,
De jours radieux où tout n’était que partage,
De soirs où l’on s’assommait de sensations,
Ivres d’images, miroirs de vrais mirages.
De la vénusté jusqu’à la vétusté,
Il y a l’hiver préparant au Léthé
Loin des années aux minutes majuscules,
Où, intensément, je vivais d’agréments
Me délectant de l’écume du moment,
Et quelques lustres aux heures minuscules…
De la vénusté jusqu’à la vétusté
Je fus une fille, une femme ai été,
Et, tout cela, dans l’espace d’un été…
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