Il vaut mieux être interloqué qu’au taquet !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
samedi 30 novembre 2019
vendredi 29 novembre 2019
HAÏKU TÔT TIRÉ
Jadis, les voyageurs qui voulaient rentrer dans certaines tavernes n’étaient pas sortis de l’auberge !
LE SINGE & LE TIGRE
Petite fable affable
D’après Le Singe et le tigre de Paul Vallin
En se désaltérant au bord d’une onde pure,
Un macaque par un tigre fut surpris.
Notre fauve le voyait en sa gueule pris
Mais, plutôt que se fondre en la verdure,
Peine perdue il le sait, le singe osa :
« Je parie, Seigneur, que c’est l’heure où tu manges ! »
Surpris, et même furieux qu’on causât
À sa Majesté sans trembler, ça démange
Les crocs du prédateur qui montre ses dents.
« Écoute Grande gueule, fait l’impudent,
Kârttikeya m’envoie pour que je pêche
Les poissons qu’il gobe au petit déjeuner.
Si tu me dévores céans tu m’empêches
De le faire : quel dieu aime à jeûner ?
Ses foudres s’abattront donc sur ta famille
Et dès lors les emmerdes pour toi fourmillent ! »
Qui peut mordre à pareil mensonge ici-bas ?
Mais le tigre, joueur devant l’Éternel, songe
Que s’il joue un peu, quoique la faim le ronge,
Meilleurs encore seront chairs et abats.
Le rayé dit lors : « Qu’à cela ne tienne,
Effronté envoyé de nos dieux !
Accomplis donc ta mission ; la mienne
Suivra. Je ne voudrais être odieux
Aux cieux dont je suis, aussi, un fidèle.
- Aide-moi, le jeu en vaudra la chandelle !
Mais je ne suis guère adroit de mes quatre mains
Et ta face fera fuir la poiscaille,
Il nous faut, l’ami, sans attendre à demain
Vider ce cours d'eau avec seaux de quincaille
Que vendent les hommes au village à côté.
Allez, en route, il nous faut tant d’eau ôter ! »
Notre macaque saute au dos de ce tigre
Qu’il chevauche comme un authentique rajah.
Si cela, apparemment, ne dérangea
Pas le roi des jungles on interrogea, bigre !,
Le singe qui dit fort qu’ils allaient chercher
De quoi vider toute cette rivière.
L’éléphant s’en émut : où, sans trop marcher,
Se baignerait-il ventrière et croupière ?
Puis ce fut le buffle qui étanchait
Sa soif à ces flots-là qui crut calancher.
L’aigle pêcheur se vit sous peu de friture
Privé quand le crocodile du logis
Jà, se sentait chassé. La noble monture
Fut donc prise à partie. Sans démagogie.
Elle y laissa sa peau, donnée aux hyènes,
Quand le cavalier sauva la sienne…
Chasseur vivant dans l’illusion du « droit
Du plus fort » donne, hélas ?, sa chance à sa proie.
Un macaque par un tigre fut surpris.
Notre fauve le voyait en sa gueule pris
Mais, plutôt que se fondre en la verdure,
Peine perdue il le sait, le singe osa :
« Je parie, Seigneur, que c’est l’heure où tu manges ! »
Surpris, et même furieux qu’on causât
À sa Majesté sans trembler, ça démange
Les crocs du prédateur qui montre ses dents.
« Écoute Grande gueule, fait l’impudent,
Kârttikeya m’envoie pour que je pêche
Les poissons qu’il gobe au petit déjeuner.
Si tu me dévores céans tu m’empêches
De le faire : quel dieu aime à jeûner ?
Ses foudres s’abattront donc sur ta famille
Et dès lors les emmerdes pour toi fourmillent ! »
Qui peut mordre à pareil mensonge ici-bas ?
Mais le tigre, joueur devant l’Éternel, songe
Que s’il joue un peu, quoique la faim le ronge,
Meilleurs encore seront chairs et abats.
Le rayé dit lors : « Qu’à cela ne tienne,
Effronté envoyé de nos dieux !
Accomplis donc ta mission ; la mienne
Suivra. Je ne voudrais être odieux
Aux cieux dont je suis, aussi, un fidèle.
- Aide-moi, le jeu en vaudra la chandelle !
Mais je ne suis guère adroit de mes quatre mains
Et ta face fera fuir la poiscaille,
Il nous faut, l’ami, sans attendre à demain
Vider ce cours d'eau avec seaux de quincaille
Que vendent les hommes au village à côté.
Allez, en route, il nous faut tant d’eau ôter ! »
Notre macaque saute au dos de ce tigre
Qu’il chevauche comme un authentique rajah.
Si cela, apparemment, ne dérangea
Pas le roi des jungles on interrogea, bigre !,
Le singe qui dit fort qu’ils allaient chercher
De quoi vider toute cette rivière.
L’éléphant s’en émut : où, sans trop marcher,
Se baignerait-il ventrière et croupière ?
Puis ce fut le buffle qui étanchait
Sa soif à ces flots-là qui crut calancher.
L’aigle pêcheur se vit sous peu de friture
Privé quand le crocodile du logis
Jà, se sentait chassé. La noble monture
Fut donc prise à partie. Sans démagogie.
Elle y laissa sa peau, donnée aux hyènes,
Quand le cavalier sauva la sienne…
Chasseur vivant dans l’illusion du « droit
Du plus fort » donne, hélas ?, sa chance à sa proie.
jeudi 28 novembre 2019
mercredi 27 novembre 2019
VA, L’AMI POÈTE !
Lire l’ire qui délire là sur ta lyre,
Mon gamin, me désole !… Mets donc du jasmin
Dans tes vers si tu veux que vienne à t’élire
Le Parnasse et crois un tout peu en demain,
À ces heures creuses où les sept Muses musardent.
Il n’est d’ouvrage qui laisse des traces ici
Dont le langage lasse ou se revêt de hardes,
Crée des mers en partance zébrées d’élicies,
Creuse un sillon inlassable avec tes échardes,
Non avec ta colère ni ta haine, en barde.
Ne sois point envieux, car jamais envié,
Tu resteras un semeur de mots à la volée,
Un moissonneur d’expressions de ce bas-monde,
Un infatigable, éternel, glaneur d’idées
Pour mieux chanter le beau comme l’immonde.
Fais de maux amassés des rimes ramassées,
Chantourne tes vers et cisèle-moi tes strophes,
Sois onirique, toujours, même dans le malheur
Et ferraille avec nos sens comme on apostrophe
Ou louvoie entre nos sentiments les meilleurs.
Aie des mots et des sons qui sonnent et résonnent,
Qu’ils ressemblent aux grains de buis d’un chapelet
Qu’un vrai pénitent ânonne, et plus ne raisonne,
Au pied d’un calvaire. Fais que tes couplets
Ne hurlent jamais avec les loups les plus fauves
Et tous les va-nu-pieds de la prosodie
Qui oublient qu’ils sont, empêtrés dans leur guimauve,
Les maillons d’or d’une chaîne de rhapsodies
Qui n’a point de fermoir pour nous garder vie sauve
Quoi qu’il se passe en la laborieuse alcôve.
Mon gamin, me désole !… Mets donc du jasmin
Dans tes vers si tu veux que vienne à t’élire
Le Parnasse et crois un tout peu en demain,
À ces heures creuses où les sept Muses musardent.
Il n’est d’ouvrage qui laisse des traces ici
Dont le langage lasse ou se revêt de hardes,
Crée des mers en partance zébrées d’élicies,
Creuse un sillon inlassable avec tes échardes,
Non avec ta colère ni ta haine, en barde.
Ne sois point envieux, car jamais envié,
Tu resteras un semeur de mots à la volée,
Un moissonneur d’expressions de ce bas-monde,
Un infatigable, éternel, glaneur d’idées
Pour mieux chanter le beau comme l’immonde.
Fais de maux amassés des rimes ramassées,
Chantourne tes vers et cisèle-moi tes strophes,
Sois onirique, toujours, même dans le malheur
Et ferraille avec nos sens comme on apostrophe
Ou louvoie entre nos sentiments les meilleurs.
Aie des mots et des sons qui sonnent et résonnent,
Qu’ils ressemblent aux grains de buis d’un chapelet
Qu’un vrai pénitent ânonne, et plus ne raisonne,
Au pied d’un calvaire. Fais que tes couplets
Ne hurlent jamais avec les loups les plus fauves
Et tous les va-nu-pieds de la prosodie
Qui oublient qu’ils sont, empêtrés dans leur guimauve,
Les maillons d’or d’une chaîne de rhapsodies
Qui n’a point de fermoir pour nous garder vie sauve
Quoi qu’il se passe en la laborieuse alcôve.
mardi 26 novembre 2019
lundi 25 novembre 2019
HAïKU TEUX
Le coût de la vie plus que le prix des choses donne une idée de la valeur de l’existence…
LE TERMITE ERRANT
Petite fable affable
Devant son flacon de vin vidé, ce soudard
Avait le sommeil aussi profond que sonore.
C’est un termite s’en revenant, l’étendard
En berne, de guerre perdue qui là s’honore
D’exploits qui ne lui ont valu que des revers
De médaille la gloire étant une vraie garce !
Verre après verre, alors que menace l’hiver,
Il fourrage dans sa mémoire et ses comparses
D’un jour il abreuve de récits, prose et vers.
C’est un cloporte tavernier qui manège
Et ménage la clientèle en ce lieu.
De ce damoiseau sans dulcinée, avant neige,
Il escompte tirer le bien, le bilieux
Ayant fait bonne picorée après batailles.
Il le fait boire, le rend patraque à raquer
Car cette race de querelleur est de taille
À n’avoir jamais tant qu’elle joue du caquet
Le gargamel étanché comme la valetaille !
Alors notre roué gargotier fait tout
Pour que le soldat ait, certes, gaster et glotte
- Mais aussi vit - servis à l’envie car ces bantous
N’ont de limites qu’escarcelle qui ballotte
À leur ceinturon. Alors qu’importent ces maux
Contés en si belles et si vaines dithyrambes :
Le mastroquet est un serviable chameau
Qui ne sait que compter, faire des ronds de jambes,…
Son commerce est d’argent. Coûtent même ses mots.
Hélas, tout a une fin même en bonne auberge.
Un vieux grillon avec oignon et lorgnon,
Qui passe par là voit le soulaud qui gamberge
Son passé et l’autre qui se fait du pognon
Sans vergogne. Il fait alors à ce si triste sire :
« N’est-il pas temps, pour toi, de penser à demain ?
Si tu ne veux pas que la faim puisse t’occire
Ou, pis, n’avoir que pitance, en un tourne-main,
Réduite à la portion congrue, Messire,
Il faut que ce qu’il te reste en écus et sols
Te fasse un petit champ et une maisonnette
Afin que, cultivé, te nourrisse le sol
Et que s’assouvissent tes soifs de plus honnête
Façon, auprès de tendre femme et de vos enfants
À qui narrer ce qui te navre et te rend aigre,
Sans oublier, le travail pour tout olifant,
Ce bon dicton : “À discours nourris, vaches maigres !” »
dimanche 24 novembre 2019
samedi 23 novembre 2019
LA VIEILLE STATUE
Au bout d’une sente rugueuse
Est une niche antique en toc,
Figurant, salpêtré, un roc,
Paroi de grotte un peu gueuse,
Faite antre qui verdit ici,
Noircit ailleurs comme en glacis.
Elle doit moins à la nature
Qu’aux beaux-arts et à la culture.
Quelque plantes semées au vent
Iris jaune et glaïeuls sauvages,
Font un inattendu rivage
Sous une statue à l’évent.
C’est Flore ou c’est Vénus, peut-être.
Cette beauté dut être fort
Galante quand, du bel effort
D’un ouvrier - apprenti ?, maître ? -
Elle naquit de la pierre
Dans un hier tout en tourbière.
Il lui a donné formes et traits
Gommés par nos temps sans attraits,
Effacés ici, ou presque,
Érodés par les intempéries
Qui laissèrent sur l’égérie
Lichens formant comme des fresques,
Champignons noirs peu engageants.
Des taches de brun sale ocellent
Le corps jadis blanc de la Belle,
Tigré d’un jaune ocre outrageant.
Aux pieds mussés dans la mousse
Un résidu de pluie rousse.
Croupie en la conque émoussée
Elle est une flaque fétide
Que les lentilles d’eau oxydent
De verdures qui ont broussé
Hors les marettes que la saison
Cache dessous les frondaisons.
Est une niche antique en toc,
Figurant, salpêtré, un roc,
Paroi de grotte un peu gueuse,
Faite antre qui verdit ici,
Noircit ailleurs comme en glacis.
Elle doit moins à la nature
Qu’aux beaux-arts et à la culture.
Quelque plantes semées au vent
Iris jaune et glaïeuls sauvages,
Font un inattendu rivage
Sous une statue à l’évent.
C’est Flore ou c’est Vénus, peut-être.
Cette beauté dut être fort
Galante quand, du bel effort
D’un ouvrier - apprenti ?, maître ? -
Elle naquit de la pierre
Dans un hier tout en tourbière.
Il lui a donné formes et traits
Gommés par nos temps sans attraits,
Effacés ici, ou presque,
Érodés par les intempéries
Qui laissèrent sur l’égérie
Lichens formant comme des fresques,
Champignons noirs peu engageants.
Des taches de brun sale ocellent
Le corps jadis blanc de la Belle,
Tigré d’un jaune ocre outrageant.
Aux pieds mussés dans la mousse
Un résidu de pluie rousse.
Croupie en la conque émoussée
Elle est une flaque fétide
Que les lentilles d’eau oxydent
De verdures qui ont broussé
Hors les marettes que la saison
Cache dessous les frondaisons.
vendredi 22 novembre 2019
jeudi 21 novembre 2019
LE BLAIREAU SOUS LE TERREAU
Petite fable affable
Messer Blaireau, défiant et solitaire,
Régnait sur un royaume de galeries.
Ce maître en topométrie, pourquoi le taire,
Voulut en faire un empire en sa prairie.
Aussi, pour bien agrandir ses pénates
Et loger mieux blairelle et blaireautins,
Les faire vivre en phalanstère, se hâte
De creuser corridors et couloirs, matin.
Sa tanière devint un labyrinthe,
Non le nonchaloir dont, d’abord, il rêvait.
Tout le sous-sol eut bientôt son empreinte :
Il dénicha vers et délogea navets.
Il y fut heureux jusqu’à ce que Renarde
Et les siens mirent, un jour, le grappin
Sur tous ces cul-terreux, victimes hagardes
Des croqueurs de poulets-preneurs de lapins.
Il faut, blaireau ou non, qu’on se souvienne
Que le temps du bonheur est un bref vécu :
Il n’est las de rose qui ne devienne,
À l’usure du temps, un vil gratte-cul !
Régnait sur un royaume de galeries.
Ce maître en topométrie, pourquoi le taire,
Voulut en faire un empire en sa prairie.
Aussi, pour bien agrandir ses pénates
Et loger mieux blairelle et blaireautins,
Les faire vivre en phalanstère, se hâte
De creuser corridors et couloirs, matin.
Sa tanière devint un labyrinthe,
Non le nonchaloir dont, d’abord, il rêvait.
Tout le sous-sol eut bientôt son empreinte :
Il dénicha vers et délogea navets.
Il y fut heureux jusqu’à ce que Renarde
Et les siens mirent, un jour, le grappin
Sur tous ces cul-terreux, victimes hagardes
Des croqueurs de poulets-preneurs de lapins.
Il faut, blaireau ou non, qu’on se souvienne
Que le temps du bonheur est un bref vécu :
Il n’est las de rose qui ne devienne,
À l’usure du temps, un vil gratte-cul !
mercredi 20 novembre 2019
mardi 19 novembre 2019
CHAMP DONNEUR POUR CHANTS D’HONNEUR
En ce mois de novembre où sonnent oraisons,
Je me rappelle, à peu près, les mots du poète
Qui ne connut ni tranchée ni baïonnette.
Car Valéry a plus qu’à moitié raison
Quand il dit que les guerres sont faites par gens
Qui ne se connaissent pas, et qui ne demandent
Qu’à s’entendre, mais s’entretuent, c’est affligeant,
Parce que d’autres gens, qui hélas les commandent
Et, eux, se connaissent très bien, n’ont pas su
Ou pu se mettre d’accord dans leurs ministères
Ou dans leurs salons sur ceci ou cela, terre
Ou mer, ici ou là,… les armant là-dessus.
Ainsi transforment-ils leurs paysans paisibles
En vandales avérés qui, demain, seront
L’engrais de ces champs d’horreurs qu’ils laboureront
D’obus pour les ensemencer de morts invisibles
Depuis leurs fenêtres, planqués comme des pleutres.
Ils engrosseront la terre d’enfants de gens
À qui ils mentiront sans vergogne, ton neutre
Ou compassé, assis sur les monceaux d’argent
Que rapportera un conflit où ils ne risquent
Qu’un honneur qu’ils n’ont pas. Et puis la paix neuve
Venue, ils sortiront grandis, eux, de l’épreuve
Qui saigna des peuples en deuil qu’ils ont mis à nu…
Ils fêteront alors, tout en joies et champagne,
Ces héros, dont ne sont jamais nos fins fleurets,
Qui se sont sacrifiés pour des intérêts
Et des problèmes qui, au tréfonds de leurs campagnes,
N’existaient pas et pour la gloire d’un pays
Qui les paiera d’une vraie breloque en fer blanc,
De sonnets sonnant faux, aux vers creux envahis
De sonneries qui ne leur rendront leurs vingt ans
Perdus dans une tranchée, ni ceux de leurs frères
Tombés sur les barbelés, qui y ont séché
Comme linge oublié, dont les noms écorchés
S’effacent ce jour sur des monuments fait laraires…
En vandales avérés qui, demain, seront
L’engrais de ces champs d’horreurs qu’ils laboureront
D’obus pour les ensemencer de morts invisibles
Depuis leurs fenêtres, planqués comme des pleutres.
Ils engrosseront la terre d’enfants de gens
À qui ils mentiront sans vergogne, ton neutre
Ou compassé, assis sur les monceaux d’argent
Que rapportera un conflit où ils ne risquent
Qu’un honneur qu’ils n’ont pas. Et puis la paix neuve
Venue, ils sortiront grandis, eux, de l’épreuve
Qui saigna des peuples en deuil qu’ils ont mis à nu…
Ils fêteront alors, tout en joies et champagne,
Ces héros, dont ne sont jamais nos fins fleurets,
Qui se sont sacrifiés pour des intérêts
Et des problèmes qui, au tréfonds de leurs campagnes,
N’existaient pas et pour la gloire d’un pays
Qui les paiera d’une vraie breloque en fer blanc,
De sonnets sonnant faux, aux vers creux envahis
De sonneries qui ne leur rendront leurs vingt ans
Perdus dans une tranchée, ni ceux de leurs frères
Tombés sur les barbelés, qui y ont séché
Comme linge oublié, dont les noms écorchés
S’effacent ce jour sur des monuments fait laraires…
lundi 18 novembre 2019
dimanche 17 novembre 2019
LES VIEUX LAMAS
Petite fable affable
Deux lamas, pas les bonzes aux robes safranées
Mais les sommiers des Andes, ces bêtes
Un brin chameaux, toujours droites sur leurs gambettes
Et le port altier, spontanés, cancanaient :
« Comment fais-tu toi qui es né, mon bon compère,
Avant moi, pour rester fringant comme tu l’es ?
On dirait le plus chic des alpacas pépères ?
- Je veux rester comme au temps où tant j’emballais
Les belles par les hautes plaines et les pentes !
- Et tu les grimpes encor’ par les pires sentes,
Fort et rude comme le meilleur guanaco !
- L’exercice entretient, bâté comme un âne
Ou libre comme un condor qui, là-haut, se pavane !
- Tu portes tes vingt kilos mieux qu’un bourricot
Grimpant mieux qu’une vigogne quand je peine
À faire mes charrois sans y perdre ma laine !
- Mais c’est parce que je suis plus têtu que toi,
Et qu’au lieu de ruminer sans fin mon âge,
De cracher sur mes ans quitte à laisser pantois
J’ai fait mien, naguère, ce vieil adage
Que l’on tient las enfoui dans le fouillis
De nos mémoires et qui te fera réponse :
“Ce n’est parce qu’on vieillit qu’on renonce,
C’est parce que l’on renonce qu’on vieillit”… »
Mais les sommiers des Andes, ces bêtes
Un brin chameaux, toujours droites sur leurs gambettes
Et le port altier, spontanés, cancanaient :
« Comment fais-tu toi qui es né, mon bon compère,
Avant moi, pour rester fringant comme tu l’es ?
On dirait le plus chic des alpacas pépères ?
- Je veux rester comme au temps où tant j’emballais
Les belles par les hautes plaines et les pentes !
- Et tu les grimpes encor’ par les pires sentes,
Fort et rude comme le meilleur guanaco !
- L’exercice entretient, bâté comme un âne
Ou libre comme un condor qui, là-haut, se pavane !
- Tu portes tes vingt kilos mieux qu’un bourricot
Grimpant mieux qu’une vigogne quand je peine
À faire mes charrois sans y perdre ma laine !
- Mais c’est parce que je suis plus têtu que toi,
Et qu’au lieu de ruminer sans fin mon âge,
De cracher sur mes ans quitte à laisser pantois
J’ai fait mien, naguère, ce vieil adage
Que l’on tient las enfoui dans le fouillis
De nos mémoires et qui te fera réponse :
“Ce n’est parce qu’on vieillit qu’on renonce,
C’est parce que l’on renonce qu’on vieillit”… »
samedi 16 novembre 2019
HAÏKU D’HUMILITÉ
Il est des gens tellement modestes qu’ils laissent dire aux autres tout le bien qu’ils pensent d’eux-mêmes.
vendredi 15 novembre 2019
LÀ-BAS
Drapés de mousses, les rochers affleurent
Sur le revers d’une colline qui bossue
Mon vert piémont qui, parfois, fleure
Boutons et bourgeons en parfums cossus.
Pour faire plaisir aux fils de Diane,
Là, sournois, se cache un tout petit bois
À l’orée masquée, drapée de lianes
De lierres égarant cors et abois.
Une nappe herbue à la pause invite,
Au bout d’un chemin à peine dessiné,
Que les genêts et ajoncs évitent,
Que brodent bruyères où badiner.
Il est le royaume des ornières
Par les pluies emplies ou ravinées ;
Il est le paradis des fondrières
Où coassent quelques voix avinées
Qui habitent ces eaux-là aux boues poisseuses
Et ne seront, d’aventure, dérangées
Que par le vent du Nord aux broussailleuses
Humeurs heurtant les arbres dérangés.
Brindilles et pierrailles sont reines
De cette sente aux flaques bouillonnées.
Par les roches rugueuses point d’arène,
Juste les taches rouillées de lichen nées
De l’humidité là par trop présente,
Lèpre en ces lieux, squames de peaux
Vêtant le cuir gris de ces gisantes
Rocailles comme lambeaux d’oripeaux.
Là, cette esquisse de forêt m’espère
Et m’attend pour que, seul, je pose des mots
Sur les airs qu’elle me souffle. Ce repaire
Sait, dessous sa ramée et ses rameaux,
Mes rimes arrimer aux cœur de ces Muses
Que je courtise le nez à la feuillée,
Feuillets veinés de fils de phrases qu’usent
Les pierres rompues où croît l’œillet.
Les halliers projettent des branches
Gourmandes aux pousses vert-de-grisées
Alors que plantes, germées à la franche
Marguerite, poussent, épuisées.
Mais les ergots épineux des ronces
Et les griffes crochues arrêtent pas
Et regards de qui, prou perdu, s’enfonce
Plus avant en quête de verts appâts.
Ils dérobent, par soufflets ou égratignures,
Cette solitude n’aimant pas, chenue,
Être surprise, toute à sa verdure,
En déshabillé, par un inconnu…
Sur le revers d’une colline qui bossue
Mon vert piémont qui, parfois, fleure
Boutons et bourgeons en parfums cossus.
Pour faire plaisir aux fils de Diane,
Là, sournois, se cache un tout petit bois
À l’orée masquée, drapée de lianes
De lierres égarant cors et abois.
Une nappe herbue à la pause invite,
Au bout d’un chemin à peine dessiné,
Que les genêts et ajoncs évitent,
Que brodent bruyères où badiner.
Il est le royaume des ornières
Par les pluies emplies ou ravinées ;
Il est le paradis des fondrières
Où coassent quelques voix avinées
Qui habitent ces eaux-là aux boues poisseuses
Et ne seront, d’aventure, dérangées
Que par le vent du Nord aux broussailleuses
Humeurs heurtant les arbres dérangés.
Brindilles et pierrailles sont reines
De cette sente aux flaques bouillonnées.
Par les roches rugueuses point d’arène,
Juste les taches rouillées de lichen nées
De l’humidité là par trop présente,
Lèpre en ces lieux, squames de peaux
Vêtant le cuir gris de ces gisantes
Rocailles comme lambeaux d’oripeaux.
Là, cette esquisse de forêt m’espère
Et m’attend pour que, seul, je pose des mots
Sur les airs qu’elle me souffle. Ce repaire
Sait, dessous sa ramée et ses rameaux,
Mes rimes arrimer aux cœur de ces Muses
Que je courtise le nez à la feuillée,
Feuillets veinés de fils de phrases qu’usent
Les pierres rompues où croît l’œillet.
Les halliers projettent des branches
Gourmandes aux pousses vert-de-grisées
Alors que plantes, germées à la franche
Marguerite, poussent, épuisées.
Mais les ergots épineux des ronces
Et les griffes crochues arrêtent pas
Et regards de qui, prou perdu, s’enfonce
Plus avant en quête de verts appâts.
Ils dérobent, par soufflets ou égratignures,
Cette solitude n’aimant pas, chenue,
Être surprise, toute à sa verdure,
En déshabillé, par un inconnu…
jeudi 14 novembre 2019
HAÏKU DE TROT
Il n’y a que ceux qui en tiennent le manche qui croient qu’un coup de fouet puisse être bon et stimulant !
mercredi 13 novembre 2019
À LARBINS, LARBINS ET DEMI
Petite fable affable
Il n’y a point de héros pour son valet de chambre !
Sous un soleil aux chauds rayons de miel et d’ambre,
Un gros dindon allait avec son page, un faisan.
Fiers comme des coqs et, las, cons comme des poules.
L’un bâfrant comme un bon moine bien pesant
Et l’autre oiseau éclusant comme un templier maboule.
Lassés de leur cour, ils partaient pour quelque sous-bois
Où un bon cerf donnait souventesfois de la voix.
Ce noble et grand seigneur, tout en cors et en ramure,
Les accueillit en leur avouant dans un murmure
Que lui-même se cherchait un pâtis plus gras
Quoiqu’étant, excusez du peu, mathusalémique.
De sa voix de rogomme, il évoqua ses ingrats
Sujets et leur mémoire des plus anémiques
Rêvant de lui faire le coup du Père François,
Tant son bon règne ici-bas parait-il les déçoit.
Ils surent qu’ils lui avaient déclaré, naguère,
Une guerre picrocholine, tous ces grégaires.
Nos oiseux se proposèrent lors de servir ce roi
Malmené : le gros dindon serait son majordome
Et son compère premier valet, à bon droit.
Ils servirent, dociles, tous deux, comme un seul homme,
Ce trône vacillant qui risquait, tantôt, la casse
Mêlant à celle du cerf leurs voix de mélécasse.
Ce souverain en sortit-il plus grand et plus fort ?
Point du tout. Nos factotums, dans leur neuf confort,
Tout en paraissant laquais de ce pouvoir fragile
Qui voulait les faire, en vain, ministres, bientôt
Apprirent plus de mille secrets que ces agiles
Comploteurs utilisèrent à dessein au château
Et surtout au sein des séditieux qui s’opposent
À leur maître et, sous peu, et sans mal, las, le déposent…
Sous un soleil aux chauds rayons de miel et d’ambre,
Un gros dindon allait avec son page, un faisan.
Fiers comme des coqs et, las, cons comme des poules.
L’un bâfrant comme un bon moine bien pesant
Et l’autre oiseau éclusant comme un templier maboule.
Lassés de leur cour, ils partaient pour quelque sous-bois
Où un bon cerf donnait souventesfois de la voix.
Ce noble et grand seigneur, tout en cors et en ramure,
Les accueillit en leur avouant dans un murmure
Que lui-même se cherchait un pâtis plus gras
Quoiqu’étant, excusez du peu, mathusalémique.
De sa voix de rogomme, il évoqua ses ingrats
Sujets et leur mémoire des plus anémiques
Rêvant de lui faire le coup du Père François,
Tant son bon règne ici-bas parait-il les déçoit.
Ils surent qu’ils lui avaient déclaré, naguère,
Une guerre picrocholine, tous ces grégaires.
Nos oiseux se proposèrent lors de servir ce roi
Malmené : le gros dindon serait son majordome
Et son compère premier valet, à bon droit.
Ils servirent, dociles, tous deux, comme un seul homme,
Ce trône vacillant qui risquait, tantôt, la casse
Mêlant à celle du cerf leurs voix de mélécasse.
Ce souverain en sortit-il plus grand et plus fort ?
Point du tout. Nos factotums, dans leur neuf confort,
Tout en paraissant laquais de ce pouvoir fragile
Qui voulait les faire, en vain, ministres, bientôt
Apprirent plus de mille secrets que ces agiles
Comploteurs utilisèrent à dessein au château
Et surtout au sein des séditieux qui s’opposent
À leur maître et, sous peu, et sans mal, las, le déposent…
mardi 12 novembre 2019
lundi 11 novembre 2019
HAÏKU À YOU
Certains diamants sont appelé « gros cailloux » alors que ce seraient plutôt des « pierres fines » !
LA POÉSIE EST FILLE
La poésie n’est pas une fille perdue,
Recadrée par quelque vieille maquerelle
Ou sauvée par une patronnesse tordue
Qui paye de mots tes maux, las tout aussi bourelle
Que la tenancière de bordel qui encage
Son corps et son cœur meurtris, son âme engourdie
Entre songe et mensonges. Et un marécage
De noirs fantasmes la fait vivre à l’étourdie,
Comme grisée, quand elle n’est que lassée, morte
D’ennui de fuir l’effroi, d’enfouir le froid
Qui glace son sang de n’avoir aucune porte
De sortie car, ici-bas, las, le vice est roi…
Recadrée par quelque vieille maquerelle
Ou sauvée par une patronnesse tordue
Qui paye de mots tes maux, las tout aussi bourelle
Que la tenancière de bordel qui encage
Son corps et son cœur meurtris, son âme engourdie
Entre songe et mensonges. Et un marécage
De noirs fantasmes la fait vivre à l’étourdie,
Comme grisée, quand elle n’est que lassée, morte
D’ennui de fuir l’effroi, d’enfouir le froid
Qui glace son sang de n’avoir aucune porte
De sortie car, ici-bas, las, le vice est roi…
La poésie n’est pas une fille facile,
Vivant les cheveux au vent et toute en langueurs,
Espérant un prince charmeur, déjà docile
À ces désirs qui font son plaisir, un dragueur
Et un bringueur qui serait un croqueur d’étoiles
À son heure et un semeur d’espoirs, un peu fol
Qui au pas de sa plume irait à la voile
Pour écumer tout horizon, sans peur ni dol.
Elle serait lors aussi vite séduite
Qu’oubliée, et se donnant sans fin ni faim,
Pardonnant tout et, à servir réduite,
Ne serait qu’ornement moqué par les becs fins…
Pourtant la poésie est bel et bien fille,
De celles qu’il faut désirer et conquérir,
Après, de rime jamais lasse, en tissant trilles
Et vers à soi, encor’, toujours, sans coup férir…
Ainsi des plis du papier et de ces lignes
Inégales naitra une vraie mer d’amour
À sillonner ensemble, tout un flots de signes
Étravés sans entrave au nom du finamor,
Bateaux ivres et libres voguant de conserve
Loin des rouages rouillés des conventions
Et des convenances qui, aujourd’hui, ne servent
Qu’à étouffer la mémoire des passions !
dimanche 10 novembre 2019
samedi 9 novembre 2019
LE SAPAJOU EN JOUE
Petite fable affable
Un sapajou, pour fuir l’anaconda
Et surtout la cruelle panthère noire,
Ce gros chat, tout en griffes, qui grimpe haut
Et jamais n’épargne aucune tour d’ivoire
En cette forêt verte où jacarandas
Et ébéniers roses posent de coquettes
Couleurs, montait de liane en branche drue
Toujours plus vite et plus haut à la conquête
De la canopée, à l’abri des intrus.
Une fois au sommet, le singe eut une surprise…
Alors qu’il savourait sa victoire, un cri strident
Fendit l’air et il s’envola, belle prise !,
Dans les serres d’une harpie habitant
Les hauteurs qui lui dit, du ton féroce
Qui fait sa réputation ici-bas :
« Je ne voudrais pas, là, te chercher des crosses
Mais tu aurais du réfléchir, amas d’abats :
“Toutes les précautions que l’on prend
À se prémunir d’un péril ne doit pas faire
Oublier qu’il en est, las, d’aussi pressants
Qui pourraient nous emporter et nous défaire !” »
Et surtout la cruelle panthère noire,
Ce gros chat, tout en griffes, qui grimpe haut
Et jamais n’épargne aucune tour d’ivoire
En cette forêt verte où jacarandas
Et ébéniers roses posent de coquettes
Couleurs, montait de liane en branche drue
Toujours plus vite et plus haut à la conquête
De la canopée, à l’abri des intrus.
Une fois au sommet, le singe eut une surprise…
Alors qu’il savourait sa victoire, un cri strident
Fendit l’air et il s’envola, belle prise !,
Dans les serres d’une harpie habitant
Les hauteurs qui lui dit, du ton féroce
Qui fait sa réputation ici-bas :
« Je ne voudrais pas, là, te chercher des crosses
Mais tu aurais du réfléchir, amas d’abats :
“Toutes les précautions que l’on prend
À se prémunir d’un péril ne doit pas faire
Oublier qu’il en est, las, d’aussi pressants
Qui pourraient nous emporter et nous défaire !” »
vendredi 8 novembre 2019
jeudi 7 novembre 2019
À TOI
Homme paisible à la voiture féroce,
Entouré d’incapables, de cons, de rosses,
Tu cours la ville sans cesse et sans objet
Et t’ennuies partout parce que c’est l’usage
Pour un homme de ton rang et de ton âge,
Ne voyant, ici et là, que “coûts”, “budget”,…
Pour des congés aux dates de circonstance
Et pour des raisons de pure convenance
Tes rêves resteront de vagues projets
Et les espérances nées dans ta jeunesse
Des utopies sans fondement ni finesse
Ou des vers seulement dignes de rejet.
Dans l’étroit et froid désert des apparences
Où les barres rampent et les tours s’élancent,
Ta vie se résume en routes et trajets
Même si, sans vrai besoin, tu te reposes
Aux heures décrétées comme étant “de pause” :
Toi, « libre citoyen », tu n’es que sujet !
mercredi 6 novembre 2019
mardi 5 novembre 2019
HAÏKU SUR LES DOIGTS
Boire avec le petit doigt levé ou manger sur le pouce, voilà choix majeur qui peut vous faire mettre à l’index plutôt que dans l’annulaire des gens fréquentables s’il déplaît.
ELLIPSE LORS DE L’ÉCLIPSE
Petite fable affable
d’après L’ombre et la lumière de P. Simard
Comme le claironnait, naguère, le fou chantant
Le soleil avait donc rendez-vous avec la lune.
Pour ce, le destin improvisa, pour un bref temps,
La brève rencontre entre deux vraie ennemies, l’une
La lumière, l’autre l’ombre qui, à bon droit,
Ne se voient jamais en même temps au même endroit.
Car, toujours, lorsque se montre la première,
La seconde se fait discrète et disparaît.
Se côtoyer telle est leur vie coutumière
Sans se mêler, se retrouver, se rencontrer,…
Notre éclipse fut lors l’occasion unique
De causer enfin entre elles et ce fut fort bref :
« Je n’ai besoin, dit l’ombre à la triste tunique,
Ni de la célébrité, ni des reliefs
D’une gloire toujours brève, pas plus que d’être
Acclamée car je suis partout, sans y paraître,
À ma place et me plais prou à mettre en valeur
Les autres non par timidité maladive
Mais par choix de cœur. Toi, Lumière, perdrais
Ton éclat et mourrais avec moi toute excessive
Que tu sois… Il n’est point d’ubac sans adret ! »
Hélas, la fin de l’éclipse relégua l’ombre
À l’oubli, la lumière reprit son droit
Et n’oubliera pas que, quand cesse la pénombre,
Celle qui l’aide, en silence, sans être en froid,
À briller trouvera en soi cet équilibre
Qui rend, face à la jalousie et l’envie, libre.
lundi 4 novembre 2019
dimanche 3 novembre 2019
HAÏKU & CHEMISE
Quand deux policiers se couvrent l’un l’autre ce n’est pas que perversion sexuelle !
SEUL
Quand on perd un être cher,
On est blessé dans sa chair,
Sous un ciel devenu
Gris, on se sent l’âme nue
Le cœur meurtri, au pilon.
Le temps se fait plus long,
Entre des séjours sans soleil
Et des nuits sans sommeil.
Dans la nuit qui se fond,
S’effacent « jamais », « toujours »,
Souvenirs à contre-jour,…
Privé de rêves et d’espoirs
Chaque heure est un étouffoir,
On se sent très lent, très lourd,
Errant seul et l’esprit gourd,
Tout vous est vide et désert.
On n’est lors guère disert,
Ne vivant à découvert
Que dans des rimes et vers
- En bouche un goût amer -
Entre l’oubli et l’éther…
On est blessé dans sa chair,
Sous un ciel devenu
Gris, on se sent l’âme nue
Le cœur meurtri, au pilon.
Le temps se fait plus long,
Entre des séjours sans soleil
Et des nuits sans sommeil.
Dans la nuit qui se fond,
S’effacent « jamais », « toujours »,
Souvenirs à contre-jour,…
Privé de rêves et d’espoirs
Chaque heure est un étouffoir,
On se sent très lent, très lourd,
Errant seul et l’esprit gourd,
Tout vous est vide et désert.
On n’est lors guère disert,
Ne vivant à découvert
Que dans des rimes et vers
- En bouche un goût amer -
Entre l’oubli et l’éther…
samedi 2 novembre 2019
vendredi 1 novembre 2019
DU NEUF & DU NOUVEAU
Édito’ de mai pour RuedesFables
Selon J.-H. Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814), « un bon livre est un bon ami ». Mais si le père de Paul et Virginie, aussi naturaliste et botaniste fût-il, avait connu notre siècle technologique et technicien, il aurait peut-être affirmé qu’ « un bon site est un bon ami ». Si “Ami” est un terme aujourd’hui galvaudé grâce à nos réseaux asociaux, et que « Rien n’est plus commun que le nom / Rien n’est plus rare que la chose* », RuedesFables serait sûrement de ses préférés sans avoir besoin de cette « Leçon de tweet » chère à J. Hallyday jadis. Il est en effet des choses sur lesquelles on jette un œil car elles valent le coup qu’on perde la vue pour elles ; pire, dans le feu de l’action on a tendance à brûler les étapes. Mais là rien de tout cela.
Or, quitte à vous paraître Linkedingue, je m’égare St Lazare car un doute m’étreint (de 19 h 17 sûrement car j’ai raté le précédent à cause de mon train de sénateur sans entrain pour le train-train quotidien !), et ma voix s’éraille, aurait-on ravalé, bon sang, ladite artère ? Ce serait bien ma veine avec ma “Face de Bouc” peu ragoûtante. Oui, je ne rêve pas - Astragram pic et pic et colégram - cet espace où je déambule, coince la bulle ou fabule à tout va a, en effet, bien changé depuis peu alors que son objet, l’apologue, lui ne change pas. Il reste, comme disait le Pinterest de Château Thierry, « un tableau où chacun de nous se trouve dépeint ». Je suis désolé pour celles et ceux que désolent mes jeux de mots à répétition mais, étant impayable, je ne cherche pas à me racheter, moi l’ancien mioche à brioche et éternelle tête de pioche. Poil aux loches !
Mais oui, mais oui, la voilà rénovée ma Rue qui n’était pas vaine voie et, en rien, impasse. Réhabilitée, ainsi que ses devantures et vitrines, ses étals et éventaires, par une équipe qui lui donne un lustre du meilleur aloi tout en lui conservant ses « fondamentaux » qui me sont “hémoglobibine” quotidienne puisque, comme le vin, la matière grise : face aux caciques de la littérature, elle fait connaître les fabulistes d’antan qui ont officié, en bons soldats, et tenus le haut du pavé depuis l’esclave de Phrygie, mieux, elle fait découvrir le sang neuf qui coule au corps de ce genre millénaire, et non point au caniveau pour autant, s’inscrivant dans la droite ligne de ces mets connus ou non. C’est là, en un siècle inique, son sens unique. Gens de bonne souche, de la race des hommes de plumes et femmes au poil, tous ces auteurs sans hauteur font partie, espèce rare, de la même famille qui n’a pas de tabou, sauf de bois, et n’en ont pas moins de mérite ni de talent :
Je déteste qu’on me fasse des histoires alors que j’ai vocation d’en créer aussi je ne parle pas pour moi qui ai eu le privilège d’étrenner une entrevue qui de l’étal m’a mis en vitrine de cette Rue (Non je ne pleure pas : je me rince l’œil !) même si je ne sais pas faire court - ce qui est un comble pour un prof’ ! - car j’aime à conter sans compter et rat conter devant meule de Comté. C’est une aubaine pour la fable, ce genre souvent mésestimé voire méprisé, que nous défendons tous ici, et dont Maître Jean confessait - oh le beau mot ! - que « l’apparence en est puérile (…) mais ces puérilités serviront d’enveloppe à des vérités importantes » surtout si, comme lui, on la brode de poésie car « les grâces lacédémoniennes ne sont pas tellement ennemies des muses françaises » et on l’ourle d’Humour, d’Humilité et d’Humanisme, les trois seuls H avec lesquels j’aime à me fendre la gu… et espère vous tirer, au moins, un complice sourire (Salut, Audrey !) en terminant par les mots que d’aucuns croient un simple - voire un vulgaire - « copieur » des Grands Anciens et a fondé les principes du genre qui nous occupe et nous anime ici car :
Sur ces bonnes paroles du Maître s’achève cette chronique mensuelle qui me sert d’édito’ récurrent. Ah non, j’oubliais l’essentiel : « Fabuleusement vôtre… »
* Jean de la Fontaine (Parole de Socrate, Fables, IV, 17)
** Jean de La Fontaine (Le meunier, son fils et l’âne, Fables, III, 1)
** Jean de La Fontaine (Le pâtre et le lion, Fables, VI, 1)
Or, quitte à vous paraître Linkedingue, je m’égare St Lazare car un doute m’étreint (de 19 h 17 sûrement car j’ai raté le précédent à cause de mon train de sénateur sans entrain pour le train-train quotidien !), et ma voix s’éraille, aurait-on ravalé, bon sang, ladite artère ? Ce serait bien ma veine avec ma “Face de Bouc” peu ragoûtante. Oui, je ne rêve pas - Astragram pic et pic et colégram - cet espace où je déambule, coince la bulle ou fabule à tout va a, en effet, bien changé depuis peu alors que son objet, l’apologue, lui ne change pas. Il reste, comme disait le Pinterest de Château Thierry, « un tableau où chacun de nous se trouve dépeint ». Je suis désolé pour celles et ceux que désolent mes jeux de mots à répétition mais, étant impayable, je ne cherche pas à me racheter, moi l’ancien mioche à brioche et éternelle tête de pioche. Poil aux loches !
Mais oui, mais oui, la voilà rénovée ma Rue qui n’était pas vaine voie et, en rien, impasse. Réhabilitée, ainsi que ses devantures et vitrines, ses étals et éventaires, par une équipe qui lui donne un lustre du meilleur aloi tout en lui conservant ses « fondamentaux » qui me sont “hémoglobibine” quotidienne puisque, comme le vin, la matière grise : face aux caciques de la littérature, elle fait connaître les fabulistes d’antan qui ont officié, en bons soldats, et tenus le haut du pavé depuis l’esclave de Phrygie, mieux, elle fait découvrir le sang neuf qui coule au corps de ce genre millénaire, et non point au caniveau pour autant, s’inscrivant dans la droite ligne de ces mets connus ou non. C’est là, en un siècle inique, son sens unique. Gens de bonne souche, de la race des hommes de plumes et femmes au poil, tous ces auteurs sans hauteur font partie, espèce rare, de la même famille qui n’a pas de tabou, sauf de bois, et n’en ont pas moins de mérite ni de talent :
« L'invention des Arts étant un droit d'aînesse,
Nous devons l'Apologue à l'ancienne Grèce.
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner
Que les derniers venus n'y trouvent à glaner.** »
Je déteste qu’on me fasse des histoires alors que j’ai vocation d’en créer aussi je ne parle pas pour moi qui ai eu le privilège d’étrenner une entrevue qui de l’étal m’a mis en vitrine de cette Rue (Non je ne pleure pas : je me rince l’œil !) même si je ne sais pas faire court - ce qui est un comble pour un prof’ ! - car j’aime à conter sans compter et rat conter devant meule de Comté. C’est une aubaine pour la fable, ce genre souvent mésestimé voire méprisé, que nous défendons tous ici, et dont Maître Jean confessait - oh le beau mot ! - que « l’apparence en est puérile (…) mais ces puérilités serviront d’enveloppe à des vérités importantes » surtout si, comme lui, on la brode de poésie car « les grâces lacédémoniennes ne sont pas tellement ennemies des muses françaises » et on l’ourle d’Humour, d’Humilité et d’Humanisme, les trois seuls H avec lesquels j’aime à me fendre la gu… et espère vous tirer, au moins, un complice sourire (Salut, Audrey !) en terminant par les mots que d’aucuns croient un simple - voire un vulgaire - « copieur » des Grands Anciens et a fondé les principes du genre qui nous occupe et nous anime ici car :
« Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être :
Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
Une morale nue apporte de l'ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire,
Et conter pour conter me semble peu d'affaire.
C'est par cette raison qu'égayant leur esprit,
Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit.
Tous ont fui l'ornement et le trop d'étendue.
On ne voit point chez eux de parole perdue.*** »
Sur ces bonnes paroles du Maître s’achève cette chronique mensuelle qui me sert d’édito’ récurrent. Ah non, j’oubliais l’essentiel : « Fabuleusement vôtre… »
* Jean de la Fontaine (Parole de Socrate, Fables, IV, 17)
** Jean de La Fontaine (Le meunier, son fils et l’âne, Fables, III, 1)
** Jean de La Fontaine (Le pâtre et le lion, Fables, VI, 1)
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