Puisque « le temps travaille pour nous », pourquoi se fatiguerait-on ?
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
samedi 31 janvier 2015
PETIT SOUVENIR DE PARIS (11 janvier 2015)
Sur Le petit cheval
(Paul Fort & Greoges Brassens)
Ce gamin dans ses mauvais temps,
Qui n’étaient que hargne et rage,
Se rêvait déjà président :
Tous derrière !
Tous derrière !…
Se voyait notre président :
Tous derrière et lui… devant !
Quand il eut passé cinquante ans,
À tant vendre son image
Et son amitié, de temps en temps,
Las derrière,
Las derrière,…
Oui, son amitié de temps en temps,
Las derrière. Pas devant.
Ambitieux et mécontent,
C’est lui qui fit le sillage.
La lippe, l’œil et le mot méchants,
Tous derrière,
Tous derrière,
La lippe, l’œil et le mot méchants,
Tous derrière… et lui devant.
Ainsi, il devint président,
Cavalant dans les sondages.
Alors il fut enfin content :
Tous derrière !
Tous derrière !
Oh oui, il en prit du bon temps :
Tous derrière et lui… devant !
Mais rien ne dure longtemps :
Des électeurs des plus sages
Le renvoyèrent au néant ;
Oui derrière,
Loin derrière,…
Oui, le condamnèrent au néant.
Lui derrière… Un autr’ devant !
Depuis, s’agitant, par tous temps,
Il trouv’ toujours le courage
De se remettre au premier rang.
Pas derrière.
Plus derrière.
Y’a qu’au tribunal, qu’c’battant,
On n’le voit jamais devant !
vendredi 30 janvier 2015
jeudi 29 janvier 2015
HAÏKU’N VÉNIANT
Avec mon nouveau crédit je dépense l’argent que je n’ai pas ;
avec son taux, je perds, aujourd'hui, celui que je gagnerai demain.
DES FOUS
Sur Les loups sont entrés dans Paris
(Albert Vidalie & Louis Bessières)
chanté par Serge Reggiani
Et si nous venait la nuit
D’une fraternité enfuie,
D’un coup, sans bruit,
Pour nous offrir l’enfer
Ou une fin des temps,
Aujourd’hui…
Des chiens hurlent
Qu’ils regrettent les Croix de Fer
- Béjaun’, bas bleus
Ou vieux cons les plus divers -
La France tremble…
Des hommes s’amusaient de tout,
Des fous, des beauf’, des sots surtout
Et leur traits fustigeaient les fanas
Qui, connards, se croient tous les droits
Mêm’ d’revenir au Moyen-Âge
En faisant partout des ravages… Et donc
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous vivent près de Paris
Au Nigeria et en Syrie,…
Des fous vivent près de Paris.
Ire et dir’ ont pris leur tire,
Des fous vivent près de Paris.
Ça enflamme les banlieues,
De flinguer au nom d’un Dieu
Qu’est pour rien dans un’ bataille
Où, en morceaux, on vous détaille
Pour quelques écrits mal perçus
Ou pour des dessins mal venus… Car donc…
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous sont entrés dans Paris
Dans Toulouse, Londres et Madrid,…
Des fous sont entrés dans Paris.
Et leur délir’ fit des martyres,
Des fous sont entrés dans Paris.
Chez Charlie, à l’hyper casher,
Ils ont ensanglanté l’hiver,
Assombri les ciels d’Occident,
Parce qu’on y est indépendant,
Qu’on n'y voue pas à l’abattoir
La Différence sans déchoir… Et donc
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous ont tiré à Paris
Et en Lybie et au Mali…
Des fous ont tiré à Paris.
Finis les rires et les satires,
Des fous ont tiré à Paris.
Partout ils ne sèment que deuil.
Ils n’ont pas d’couleur les cercueils
Qui pouss’ hélas à leurs semelles,
Et ont tous les Dieux pour modèles
Les morts que font tous ces nervis
Qui voudraient nous voir asservis… Et donc
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous ont tué à Paris
Comme au Maroc et à Bali,…
Des fous ont tué à Paris.
Pour que chavire not’ navire,
Des fous ont tué à Paris.
C’est la goutte de trop. La Droite
El la Gauche s’uniss’ à la hâte :
Quand, à nos valeurs, on s’en prend
L’Égalité retrouv’ ses enfants :
Charia, fatwas, burqas,… atterrent
Tout ceux qui ont les pieds sur terre… Oui, donc
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous endeuillent Paris
L’Algérie, l’Irak, la Syrie,,…
Des fous endeuillent Paris,
La hont’ ces sbir’ sur eux attirent.
Des fous endeuillent Paris.
Le sang de tous ces innocents
A souillé la Nation, la glaçant,
Et la Républiqu’ partout en France :
La Démocratie a une autr’ chance
De se retrouver, de se relever ;
Liberté et Fraternité… Car donc
Des fous ououh ! (Ououououh !)
Des fous ont fait bougé Paris,
Et le monde à eux s’en est pris,…
Des fous ont fait bouger Paris.
Vivent les rires et les satires,
Des fous ont fait bouger Paris.
mercredi 28 janvier 2015
mardi 27 janvier 2015
HAÏKU NU À CETTE ADRESSE
L’Académie : Quarante qui ont posé la leur
et ne pensent qu’à rente… et pas qu’à demi !
LE BERGER VISITÉ
Petite fable affable
Un berger faisait paître son troupeau
Au fin fond d’un pré, jouant du pipeau.
Surgit, auréolé de poussière,
Un gros quatre-quatre que rien n’effraie :
Ruisseau trop boueux, buissons bien fourrés,
Fondrières du chemin de pierre,…
L’auto s'arrêta près de ce berger ;
En descendit celui qu’elle hébergeait.
Un citadin, peu urbain, dont la mise
Sentait le bel et bon goût garanti
Tel que le conçoivent les mercantis
Et ceux qui ne mouillent pas leur chemise.
« Dis-moi mon brave, apostrophe l’arrivé,
Peut-on jouer avec toi en privé ?
- Dia ! puisqu’on ne peut l’éviter, j’écoute.
- Si je te dis, là, combien de moutons
Tu as dans ton troupeau, Vieux croûton,
Ai-je le droit d’en prendre un pour la route ? »
Le berger opine, sûr de son fait.
L’autre part à sa voiture, en défait
Tout un gros arsenal informatique
Et, fol et fier, tape ça, rentre ci,…
« Vingt-quatre brebis, fit celui-ci,…
Y compris la vieille paralytique. »
Notre berger doit s’avouer vaincu
Et laisse à l’autre, contre nul écu,
Le soin de choisir lui-même la bête
Gagée et gagnée dans ce bref pari ;
Il semblait plus amusé que marri.
Puis le pâtre reprend le tête-à-tête.
« Eh, si je devine votre métier
Me rendrez-vous mon animal entier ?
- C’est requête que j’aurais pu prédire ! »
Persuadé que l’Ancien ne pourra
Jamais y arriver sans embarras
L’autre homme accepte, cela va sans dire.
« Vous êtes un “expert” et, partout, sur tout,
Faîtes des audits. » dit notre risque-tout.
L’autre est pantois : Comment est-il possible
Qu’un vieux cul-terreux dans un bled paumé
Ait pu le démasquer et l’empaumer ?
Le pasteur eut un rire irrépressible.
« Mon jeune ami, c’était facile, en vrai :
L’arrogance imbécile pour livrée,
Vous débarquez sans qu’on vous y invite,
Vous prétendez une réponse m’apporter.
Ai-je question posée, sans vous heurter ?
Mieux j’en savais la solution et, vite
Ai pu voir que vous ne connaissez rien
À mon boulot : vous avez pris mon chien
Pour trophée au lieu d’une des ouailles !
La lumière va plus vite que le son,
Aussi certains brillent comme un tesson
Jusqu’à ce qu’ils ouvrent grand leur bouche :
Là, on prend la plus froide des douches ! »
Là, on prend la plus froide des douches ! »
lundi 26 janvier 2015
HAÏKU RIGER
Les livres de cuisine sont pour moi une énigme :
ce sont des livres de recettes qui poussent à la dépense !
dimanche 25 janvier 2015
UN VRAI PETIT CANARD !
Petite fable affable
Couard, le canard, pour le coup, resta coi ;
Lui, si bavard, ne savait plus dire quoi.
D’ordinaire, il meublait toujours le silence
Par le néant de ces réflexions qu’on lance
Pour monter ce qu’on sait et doit ignorer…
Ou ce qu’on ne sait et peut subodorer.
Ce sot avait causé au coq de ses poules,
Qui cherchaient aventure ailleurs, ces maboules !
L’autre qu’un rien émeut mais qu’un peu atteint,
Visé par des propos qui, fût-il hautain,
Ne touchaient pas que lui en rougit de rage :
C’était, à sa virilité, un outrage !
Les jalousies, au poulailler, se nourrissent
De peu mais ne digèrent rien, prédatrices.
Le coq rossa d’importance le cancanier
Qui jura que ces mots étaient les derniers.
Sauf et le coq au loin, il joue des rectrices,
Le bec décloué, prêt à se renier,
Il se plaint haut et fort qu’on le muserolle :
« Il me donne tort d’avoir raison. Sagouin !
- Si tu ne peux, fit une oie, tenir parole,
Dieu, sous peine de mors, tiens ta langue au moins ! »
samedi 24 janvier 2015
HAÏKU LES RIQUES
Le grand âge, c’est le vide autour de soi qui s’étend,
et le vide en soi qui s’entend.
vendredi 23 janvier 2015
C’ÉTAIT HIER
Je suis verni :
Tu fuis le nid ;
Bon et mauvais
Ou zizanie
À l’agonie
Sont arrivés.
Passé terni,
Amours jaunies,…
On s’en dévêt.
Le temps béni
Sans atonie
Trop éprouvé
Est bien fini,
Vraiment fini…
Essuie tes yeux
Ça te va mieux.
Oui, le temps tue
Tous les bonheurs ;
Même abattue
Par trop de heurts,
Tu vas lutter,
Briser le charme,
Fourbir tes armes,
Jouer fûtée,
Malgré tes larmes
Et dire aux tiers :
« C’était hier ! »
Tu me honnis,
Tu me bannis,
Plaies ravivées,
Acrimonie
En litanie
Vont se graver.
On se punit,
On se renie,
Pour se prouver
Qu’on s’désunit
Sans félonie,
Pour se relever.
Que c’est fini,
Vraiment fini !
J’essuie mes yeux
Ça ira mieux.
Vois, la vie tue
Notre bonheur ;
Même abattu,
Par trop de heurts
Il m’faut lutter,
Mais sans vacarme,
Que j’me gendarme,
Parle flouté,
Malgré les larmes
Et dire, fier :
« C’était hier…
C’était hier… »
jeudi 22 janvier 2015
HAÏKU LONE VENDÔME
Paris, 11 janvier 2015 :
La Concorde n’est plus une place mais une voie à suivre !
mercredi 21 janvier 2015
L'AFFAIRE DES MOUTONS
Petite fable affable
« Je suis très optimiste quant à l’avenir du pessimisme. »
Jean Rostand
Certains faits, dit-on, parfois, ne sont pas affaires
Quoique ce que l'a fait ne soit pas à faire…
Dans la bergerie, rien ne va plus
Quoique ce que l'a fait ne soit pas à faire…
Dans la bergerie, rien ne va plus
Entre les chèvres nouvelles venues
Et les bons vieux ovins, eux du cru,
N’aimant guère étrangères parvenues.
Ces moutons ne comptant, contents,
Que sur eux-mêmes pour s’endormir
Et sur leur maître pour tout le restant,
Lui reprochaient fort, jusqu’à en vomir,
D’avoir mis en son cheptel ces caprins
Au poil vain et long, aux cornes trop droites ;
Pis ces êtres, capricieux un brin,
Piteux en lait, portaient barbiche étroite !
Pire ces bicornes ont des rejetons,
Des sauvageons haussant par trop le ton
Face à l’aversion de nos moutons
Qui les rejettent, ces vieux croûtons.
Tout aussi insupportables les uns
Que les autres, ils ne supportaient rien :
Tout regard était menace de Hun
Et tout mot insulte de vaurien !
« Qui veut te foutre dedans, fiche-le
Dehors ! » disait-on chez les moutons ;
« Qui te déteste ou te morgue, hais-le ! »
Du côté de ces chèvres entendait-on.
Le temps passant, on se barricadait
Moins dans le camp des laines torsadées
Comme dans celui des poils encascadés.
Las, quelques chevreaux, sots, embrigadés
Par un puits de science du coin
Qui ne donnait que vase et eau croupie,
Voulurent faire un jour un coup-de-poing
Divin, contre des ovins assoupis,
Oubliant que les abois des chiens,
Quoiqu’ils fassent, au Ciel jamais ne montent
Car il préfère la paix - c’est pas rien ! -
Au fiel qui mène au meurtre, à la honte,…
Les moutons refusant de se laisser
Brouter la laine sur le dos, blessés
Dans leur orgueil se sont donc abaissés
À châtier, excités ou pressés,
Les caprins, tous des traîtres à leur goût :
Chez les bêtes, nanties ou claquefaims,
Quels qu’en soient les suites ou le coût,
Une haine en chasse l’autre, sans fin,
N’y eût-il que quelques brebis galeuses
Cachées parmi les chèvres à punir
La vengeance étant la plus scandaleuse
Des fausses raisons poussant à s’unir.
Hélas, la haine est toujours une chaîne
Qui, jusqu’à son extrémité vous entraîne ;
Et à son bout se trouve… votre cou.
Qui donc y perdra le plus pour le coup ?!
mardi 20 janvier 2015
lundi 19 janvier 2015
HAÏKU LISTIER
La vie m’est chère… au point que j’aurais du
exiger un devis avant d’endosser la mienne !
exiger un devis avant d’endosser la mienne !
COLORE MA VILLE
Sous la lanterne ocre, ma vie
Se colore aux tons qui consternent
De ma ville où, par trop, alternent
Des gris et des bis à l'envie,
Des noirs par l'ombre poursuivis,…
Le sombre et triste nous gouverne,
Sous la lanterne.
Béton et bitume en nervis,
Nous voilà soumis, subalternes
Neutres, habillés morne et terne ;
Éteints comme le sont nos vies,
Sous la lanterne…
dimanche 18 janvier 2015
DAVID HAIT HAÏKU ‘LIAT
Quand on entreprend quelque chose,
Tout ne sera pas toujours rose,
Alors vaut mieux avoir la gagne,
On le comprendra, que la cagne !
samedi 17 janvier 2015
HAÏKU'M PRIX
Les miens trouvent que je râle souvent. C'est vrai…
ça leur prouve que je ne suis pas totalement mort !
LE DALMATIEN
Petite fable affable d'après une travail de Camille Lesterle
Un dalmatien qu’un rien apeure
Nichait en riche demeure,
Celle d’un collectionneur d’art.
Ce chien passait pour couard,
Était la risée de sa race,
Car ne voulant laisser ni trace
Ni faire ici de mécontent,
Funeste erreur, suprême horreur,
Sur toute question, en tout temps,
La lippe lasse et l’œil pleureur,
Il choisissait de rester neutre.
Bref, c’était un lâche et un pleutre.
Ne prenant parti pour rien,
Il était tranquille et bien,
Ce chien, même pas de garde,
Qui, malin, les mouches regarde.
Pis, il faisait tapisserie,
Sans un ri ni grimacerie,
Devant une très grande toile
Semblable à son poil noir et blanc :
À tous les regards, elle voile
Et dérobe de but en blanc
Son grand corps tout en muscles, ferme ;
Il se fond au décor à terme.
Il était donc toujours dolent,
Serein et quand quelque insolent
Le prenait à partie, silence
Et mutisme lui étaient lances.
À vouloir se faire oublier,
Au tableau sans laisse lié,
On l’oublia sans autre forme
De procès, si bien qu’un jour
Il se figea net en sa forme.
Face à sa toile, il est toujours,
Statufié, dur comme lauze,
Là où sa vie était enclose.
À ne pas vouloir réfléchir
Et à ne pas vouloir choisir
Au mieux on est immobile
Au pire, on est écartelé…
Et si on vit, c’est vie débile :
On n’existe plus, entoilé !
Illustration : Camille Lesterle, décembre 2014
vendredi 16 janvier 2015
jeudi 15 janvier 2015
HAÏKU GNAQUE
En regardant mes vieilles photos de classe,
immodestement, force m’est de constater
que, même petit, j’étais déjà le plus grand.
LEURRE DE L’HEURE
Tac, tic, tac, court la petite aiguille,
Talonnant nos pas en haletant,
Tour à tour incitant, inquiétant,…
Tac, tic, tac, court la petite aiguille,
Sans pause et sans peine, tous les instants
S’enchaînent et s’égrainent, entêtants,
Sur un ton tout en tics :
Tac, tic, tac, tic, tac, tic,…
Comme nous fait suer la scie
Du chant obsédant des aiguilles,
En condamnant souvent nos “si”
À suivre d’éternels lacis.
Chaque heure, elles nous banderillent
Ne nous laissent que des sursis.
Tac, tic, tac, trotte la plus longue aiguille
Qui se promène en tout précipitant
Clopinant, talonnant et irritant,…
Tac, tic, tac, trotte la plus longue aiguille
Arpentant le rond cadran, tant et tant,
Elle qu’on voudrait parfois s’arrêtant.
Tac, tic, tac, tic, tac, tic…
C’est piqûre d’aspic !
À suivre d’éternels lacis,
Ces aiguilles qui, toujours, brillent
Ne nous laissent que des sursis
Jusqu’à ce que l’on soit rassis :
Chaque jour, elles nous engrillent
Qu’on soit mal sis ou mieux assis.
Tac, tic, tac, se traîne la grosse aiguille,
En trompant celui qui va végétant.
Tac, tic, tac, se traîne la grosse aiguille
Qui ramène à elle l’impénitent
Qui jouerait le temps en intermittent.
Son pas sec n’est pas chic :
Tac, tic, tac, tic, tac, tic !
Comme nous font suer la scie
Des aiguilles qui, toujours, brillent
En condamnant souvent nos “si”
Jusqu’à ce que l’on soit rassis :
Chaque heure, elles nous banderillent
Qu’on soit mal sis ou mieux assis.
Talonnant nos pas en haletant,
Tour à tour incitant, inquiétant,…
Tac, tic, tac, court la petite aiguille,
Sans pause et sans peine, tous les instants
S’enchaînent et s’égrainent, entêtants,
Sur un ton tout en tics :
Tac, tic, tac, tic, tac, tic,…
Comme nous fait suer la scie
Du chant obsédant des aiguilles,
En condamnant souvent nos “si”
À suivre d’éternels lacis.
Chaque heure, elles nous banderillent
Ne nous laissent que des sursis.
Tac, tic, tac, trotte la plus longue aiguille
Qui se promène en tout précipitant
Clopinant, talonnant et irritant,…
Tac, tic, tac, trotte la plus longue aiguille
Arpentant le rond cadran, tant et tant,
Elle qu’on voudrait parfois s’arrêtant.
Tac, tic, tac, tic, tac, tic…
C’est piqûre d’aspic !
À suivre d’éternels lacis,
Ces aiguilles qui, toujours, brillent
Ne nous laissent que des sursis
Jusqu’à ce que l’on soit rassis :
Chaque jour, elles nous engrillent
Qu’on soit mal sis ou mieux assis.
Tac, tic, tac, se traîne la grosse aiguille,
En trompant celui qui va végétant.
Tac, tic, tac, se traîne la grosse aiguille
Qui ramène à elle l’impénitent
Qui jouerait le temps en intermittent.
Son pas sec n’est pas chic :
Tac, tic, tac, tic, tac, tic !
Comme nous font suer la scie
Des aiguilles qui, toujours, brillent
En condamnant souvent nos “si”
Jusqu’à ce que l’on soit rassis :
Chaque heure, elles nous banderillent
Qu’on soit mal sis ou mieux assis.
Illustration : Camille Lesterle, février 2015
mercredi 14 janvier 2015
HAÏKU NU AU BATAILLON
D’aucuns se croient « quelqu’un » ou « quelque chose »
alors qu’ils ne sont que… quelconques !
mardi 13 janvier 2015
HAÏKU LOMBINE
Il n’y a qu’au cinéma qu’on peut voir les doigts de fée
d’une petite main finir avec un gros bras aux mains sales !
Dessin : David Sanjaume, janvier 2015
ROSE & MARIE
Petite fable affable
Face au vieux cuveau, sur sa sellette,
La Marie est là, avec sa drolette,
Qui lave son linge à grande eau
Vouant aux gémonies son trousseau.
Ces silhouettes insolites s’échinent
À blanchir à la main, pas de machine !,
Fanfreluches, chemis' à trous,
Jupons, cotillon et frou-frous.
La fille à Marie s’épuise à la tâche
Voulant faire disparaître ses taches
Avec un savon acheté
Au colporteur sans chicheté.
Sur le paquet de son pain, on indique
Que ce-dernier, quoiqu’à un prix modique,
Lave plus et mieux que d’aucuns
Car il mousse sans mal aucun.
Mais la pauvrette gratte, bat et frotte,
Rince et douche, sans jouer la jabote,
Dans les bulles, sans décrasser
Comme elle le veut, harassée.
On lave son linge sale en famille
Chez nous, donc sa mère, sous la ramille,
Décrotte avec plus de succès
Ses effets, corsets et lacets,…
Aussi cette fille s’ouvre à sa mère,
Mains rougies, front rosi et lippe amère :
« J’ai beau trémousser des appâts,
Ça ne nettoie peu ou pas !
- Tu as pris le mauvais outil, Ma Rose,
Tentée, de trop, par l’écume des choses.
Pour choisir un savon, mâtin,
Ai-je besoin de baratin ?
T’aurais demandé, j’aurais dit, Ma Douce,
Que ce n'sont jamais les savons qui moussent
Le plus, ceux qui lavent le mieux…
Pareil pour l’homme, jeune ou vieux ! »
lundi 12 janvier 2015
HAÏKU DIRECT
C'est fou comme les hommes politiques bien en place
se font soudain, l’élection venant, apôtres du « changement »…
mais pas d’adresse. Enfin pas de la leur.
dimanche 11 janvier 2015
PLUS QUE JAMAIS : JE SUIS CHARLIE !
Même - & surtout - si je ne sais pas dessiner…
On peut aussi parodier une couverture à laquelle on aurait aimé qu'ils échappent, celle qui a caché des cadavres dont d'aucuns, aujourd'hui, se réjouissent plus ou moins secrètement :
Ou bien mieux, même abattus, réagissons comme eux l'auraient sans doute fait, avec leur humour irrévérencieux, sinon leurs assassins auront vraiment gagné la partie :
SALUT LES ARTISTES !
& tous les autres tombés à vos côtés :
économiste, psy, agent d'entretien, policiers, correcteur,…
& tous les autres tombés à vos côtés :
économiste, psy, agent d'entretien, policiers, correcteur,…
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