Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 31 mars 2015

HAÏKU DERRIÈRE LA TÊTE

Combien de mesquins et de crétins
tiennent en haute estime leur petite personne ?

STANCES À UN SOMBRE BAVARD

Le vain pisse-copie à la triste figure
D’un baveux torche-cul
Se croyant, le cuistre, quelque peu d’envergure,
Tout à plein convaincu
Qu’il était, ici-bas, le seul et unique arbitre
Du beau, du bien, du bon,
S’est penché, un matin, sur mon humble pupitre
N’y trouvant qu’un gibbon.

Ce laborieux mondain, qui affûte sa plume
Faute d’avoir l’esprit
Aiguisé, fit sur mon travail tout un volume,
Non sans vil parti pris,
Tout en virulence, sans nulle complaisance.
Sans m’avoir même lu,
Il condamnait le tout comme c’est, las, l’usance
Chez ces hurluberlus.

Cet étalon du goût, devenu juge à gages,
Qui n’a jamais écrit
Les mots qu’il a signés, s’adonne au dézinguage
Pour faire des proscrits
De gens qui ne veulent pas payer la facture 
De son amitié,
Cet art savant qui sert moins la littérature
Que son beau métier.

Aussi, s’il n’aime pas mes écrits, c’est qu’en somme
Ils seraient excellents.
Et puisqu’il a bien plus de jalousie, notre homme
Que, ma foi, de talent,
Laissons-le mijoter dans son alacrité,
Son nombril pour boussole
Car ce fiel versé, de sa médiocrité,
Peut-être, le console…

lundi 30 mars 2015

HAÏKU LURE

Si « mieux vaut glisser du pied que de la langue* »,
sans paraître grivois, quand elles restent droites comme un “i”,
« mieux vaut y glisser la langue que le pied » !

* Vieux proverbe du XVIe siècle rapporté par Claude Duneton, La puce à l’oreille.

dimanche 29 mars 2015

HAÏKU DE LATTE

Avis aux escrocs de tous poils :
ce n’est parce que je suis rond qu’il faut essayer de me rouler !

LA FIN DU MONDE

Petite fable affable

Cet homme-là aimait beaucoup la nature.
Preuve qu’il n’était guère rancunier
Car celle-ci, nul ne pouvait le nier,
Ne l’avait gâté ni du côté stature,
Ni pour les traits. Il ne prenait que peu l’air,
Avait peu d’esprit et encor’ moins de flair,
C’est pour cela qu’on l’appelait « pense bête »,
Mais lui croyait que l’on disait « panse bêtes »
Car il était, au village, le véto’,
Toujours couché tard et toujours levé tôt.

Il s’inquiétait de son corps, de son âme,

Du temps qui passe comme du temps qu’il fait,
Nous offrant, chagrin, un visage défait,
Superstitieux comme une bonne femme.
Il vivait moins bien que les animaux
Terrorisé par le moindre de ses maux.
En tout lieu, qu’il fasse bleu ou tempête,
Bonne nouvelle valait coup d’escopette
Pour le semoncer quand, écho en doublon,
Mauvaise nouvelle jouait du tromblon.

Mais lui, il craignait surtout la fin du monde,

L’apocalypse qui vous rend vil ou vain,
Alcoolique fou ou mortel écrivain,
À un âge où on a plutôt « faim du monde ».
 Certes, la mort, pour chacun est fait fatal
Mais lui n’avait goût à rien, le jour ermital,
La nuit morbide, il errait sur cette terre
Attendant qu’arrive la dernière ère :
Sa vie n’était que lente et longue agonie
Sans plaisir et sans désir, sinon ternis.

Ce brave homme, à tout bébé, à sa naissance,

Aurait voulu dire, pour ne pas déchoir :
« Toi qui viens, en quittant ton doux nichoir,
À la vie, abandonne toute espérance !* »
Un jour, le véto’, tout seul dans son séchoir,
Mourut effrayé par la venue du soir ;
Peurs et imagination en furent cause.
Pourquoi nous faudrait-il craindre quelque chose
Si tout ici bas est vraiment incertain** :
Profite, mon ami, de chaque matin !



* D’après Dante Alighieri (1265-1321), La divine comédie.
** D’après Solon (Athènes vers 640 av. J.-C. ; Chypre vers 558 av. J.-C)

vendredi 27 mars 2015

HAÏKU DE PÂTE

Faire à ma façon est faire sans façons !

À PROPOS D’UNE PETITE MARÉE

Pour Patrick, en toute amitié

L’écume n’est pas la mer elle n’est que sa lie
Mais c’est elle qu’on voit et c’est elle qu’on sent.
C’est une dentelle amère qui vous salit ;
Pour savoir la beauté des eaux on y consent
Et on tolère ses remous envahissants.

L’écume n’est pas la mer mais frange son lit,
Liseré de fange froissée qui va fonçant,
Fronçant son blanc glaçant, signifiant l’hallali
De la ronde de l’onde et vous laisse impuissant
À repousser son voile ordurier et blessant.

Les Hommes sont comme la mer : on voit souvent
Plus d’écume que d’eau, de ce peu on fait somme
Alors qu’il n’est que fruit de flux, reflux et vents,
Un vil embrun qui se meurt en vous arrivant,
Croyant s’être bâti un bel et beau royaume.

Donc ne faisons pas fond de tous ces vains guillaumes
Qu’on voit et entend trop, forts souillants et bavants,
Bref de tous ces cons, qui sont l’écume des Hommes…
Leurs mots durent si peu et ne valent, quoique éprouvants, 
Pas mieux ni plus qu’elle… Et passons au flot suivant !

jeudi 26 mars 2015

HAÏKU SANS VALEUR

Si « courte messe et long dîner sont la joie du chevalier* »,
lourdes fesses et con biné font le jouir du chevrier !

* Vieux dicton cité par Claude Duneton, La puce à l'oreille

mercredi 25 mars 2015

HAÏKU LÉTAL

La réussite ne se laisse pas séduire ni courtiser, elle se conquiert !

LE JUGE DÉJUGÉ

Petite fable affable

Chez certains Anciens Mexicains,
Ces diaboliques barbares qui, las, pratiquent
D’odieux sacrifices humains,
On amena au juge, en audience publique,
Un larron connu pour rusé,
Que le sien village accusait
D’avoir moissonner des épis chez sa voisine.
« Ce n’est pas contraire à nos mœurs :
Le Seigneur des Hommes veut, pour que l’on cousine
Avec le pauvre et le chômeur
Ou l’humble voyageur, partout, qu’on abandonne
Deux rangs de maïs de tout champ.
Votre voleur n’a rien pris que le Droit ne donne.

- Votre Excellence, ce méchant

A pris plus que besoin et sans raison valable.
- Qu’il le restitue ou le paie,
Puisqu’il n’est ni un gueux ni quelque pauvre diable.
- Ne lui reste que son toupet
Car il a tout vendu et bu son bénéfice.
- En ce cas, c’est d’un autre aloi :
Mise en esclavage pour rembourser d’office
La victime, ainsi dit la Loi.
Toutefois, aucun dieu n’aime ici qu’on s’enivre ;
Donc, c’est condamnation à mort. »
Cet arrêt prononcé, indigne hélas de vivre,
Le coupable subit son sort.

Chez certains Anciens Mexicains,

Satanés sauvages, bâtisseurs d’un royaume
Sans nos droit ni foi, ces faquins,
On mène le juge face au Seigneur des Hommes
Pour rendre compte du procès
Qui fut exprès et sans excès.
« N’est-il pas vrai, juge, que la mort fut sentence
Pour une rapine de grains ?
- L’ivresse, Majesté, est tare d’importance…
- La victime en eut peu de gain :
On dit que la plaignante était de ton village
Dont le Seigneur est tien cousin.
Or la femme spoliée fut mise en esclavage,

Juste après, par ses argousins

Ne pouvant, faute de grains, payer droits ni ferme.
Mais on dit qu’il la convoitait
Et que tu le savais… Je n’aime pas les termes
Usités pour m’en rapporter.
- Mon cousin est vôtre aussi et donc cette affaire…
- Tu as failli, il a triché.
N’ayant pas fait ce que vous vous deviez de faire
Vous serez, tous deux, écorchés.
La société est juste et bon le système
Quand les citoyens, à bon droit,
Obéissent à leurs magistrats et qu’eux-mêmes
Se plient, sans réserve, à la loi* ! »

Illustration : Élisa Satgé, décembre 2019



* D’après Solon.

lundi 23 mars 2015

HAÏKU DES PETS

On prétend que l’armée de Sparte piétinait les cadavres de ses ennemis défaits. On peut résumer ce fait d’une phrase plus lapidaire :
« Avec des Spartiates, vous aurez des corps aux pieds ! »

À UNE MAMIE…

Pour Cécile en humble écho à son poème touchant


Quand on sait la rose et qu’on sait la rosée,
Qu’après un trop long hiver, ont déposé
Les vents du printemps qui font des voilettes
Au tapis, parme intense, de violettes,
On sent qu’un saint bonheur n’est plus aussi loin.
Revenant enfin au ciel, sur sa sellette,
Peu à peu, avec tendresse et avec soin,
Le soleil, seul, sain, va faire la toilette
Du froid de nos âmes et du gris de nos cœurs
Laissés au lassant d’espérances sans sœurs,
De songes venteux, de vaines fabulettes.
Nous entête le parfum des violettes,
Ivresse de nos sens métamorphosés
Sous sa si prude houlette composée.

Loin des humaines humeurs, doigts sclérosés,
Dans ton long hiver, toi, tu nous composais,
Pour les printemps de tes filles et drolettes
Un gros bouquet d’odorantes violettes.
C’était rappel : le beau temps au bon se joint !
Faîtes refleurir vos rires et toilettes !
Cueillez l’aube, par plaisir non par besoin !
Mangez vos galettes ! Vivez vos bluettes !
Mais la nuit sur toi gardait son œil chasseur,
Et t’a fauchée là, injuste punisseur.
Je n’ai pas eu mon bouquet alors, seulette,
J’ai ramassé ces modestes violettes.
Fidèle à notre rendez-vous j’ai osé
Les déposer là où tu dors, reposée.

dimanche 22 mars 2015

HAÏKU DU PARAPLUIE

Avec les femmes, « il faut rendre à César ce qui est à César », même - et surtout - si vous n’êtes pas leur Jules !

samedi 21 mars 2015

HAÏKU MÉDIANTE

Une certaine demoiselle évoquant sans pudeur, devant moi, sa sexualité se prétendit « très ouverte »…
Agacé, je lui répondis que cela valait mieux car sinon ça faisait mal !

HISTOIRE DE CHASSE

Petite fable affable

Quoique mis sur la voie, les chasseurs à bajoues
Faisaient, las, buisson creux : aucune proie en fuite
Et pas de gibier tremblant à mettre en joue.
Craignant cors et cris, traque et rabatteurs, les bêtes
Aux abois, se terraient et restaient embusquées.
La carnassière plate, rentrer bredouilles
Des bois, n’enchantait pas le gros des niquedouilles.

Par chance, un chevreuil, jeune animal toujours prêt
 À s’effaroucher d’un rien, le pauvre, évente
Sa cache et s’enfuit, les chiens lâchés après
Lui. Parmi les veneurs, déjà, certains se vantent
D’un haro surprise sentant proche hallali.
Mais notre cervidé n’a pas rendu les armes,
Et rumine, pour ses poursuivants en rallye, 
Un tour à sa façon quoique, hélas, sans grand charme.

Pour donner le change, le brocard rejoint
Sa jolie femelle. Elle, grosse de ses œuvres,
S’était aplatie dans de gros fourrés, non loin.
Il la fait se lever, pour sa lâche manœuvre,
À coups de cornes. Elle se sauve devant lui
Qui se couche et prend sans vergogne, là, sa place.
La pauvrette se fait courser de son réduit
Jusqu’à un clair ruisseau où elle choit, trop lasse.

Avec son fruit, la bête est servie, étripée.
Les veneurs, réjouis de leur succès, font mine
De n’avoir pas compris ni vu que l’écharpée
N’était pas l’animal levé car, en “chaumine”,
Comment un dupé peut-il son blason dorer ?
Notre chevreuil sain et sauf n’ira jamais dire,
Les chiens courants tous déjà à la curée,
Comment il réchappa à son sort sans faire ire.

Que dit, fort banale, cette histoire de chasse ?
Qu’il n’est pas toujours aussi grand, ni aussi classe,
Qu’on le dit le mâle courage, qu’ici-bas
On loue de tous temps et à tous vents ; ni si crasse
Qu’hommes le prétendent, en mille et vains débats,
La lâcheté propre aux femmes, valant disgrâce.

vendredi 20 mars 2015

HAÏKU DE VENTE

Je prête mon oreille - avec intérêt ! - à tout ce qui donne à réfléchir mais pas à ceux qui m’offrent une occasion de regretter le silence, notamment aux vendus qui croient me faire plaisir en me louant.

jeudi 19 mars 2015

HAÏKU RIR LES CHANTS

Quand je ne suis pas inspiré, j’aspire à respirer !

MÊM’ SI J’AI TORT, JE MORDS

D’après Je  ne suis pas mort, je dors 
(Michel Sardou, Jacques Revaux & Pierre Billon) 

Même si le silence est d’or
Mêm’ si j’ai tort,
Je mors !

Si tu veux connaîtr’ des déboires,
M’faire marron, fair’ des histoires,
Je mors !

Tâche donc de t’en souvenir,
Si tu n’veux pas m’voir en finir :
Je mords !

Garde-toi bien des mots d’esprit,
Mêm’ si j’dois en payer le prix :
Je mords !

Si tu ne peux pas la fermer,
Que te démang’ des “si”, des “mais”,… 
T’oublies !
Même affaibli,
Je mords…

Combien d’attaqu’ dois-je endurer ?
Combien de vous veul’ me défaire
Me voir tomber ou couturé ?
Pourquoi devrais-je m’laisser faire
Et le sourire contrefaire ?
Oui, maintemant,
Je mords !

Je ne support’ plus qu’on em salisse,
Qu’on me méprise ou me rudoie,…
Je mords !

Si l’on veut que je m’assagisse
Faut plus médire à mon endroit :
Sans r’mords,
Je mords !

Pas d’anathème, de mémoire,
Ni de libell’ sur l’écritoire,
Je mords !

Si tu ne peux pas la fermer,
Que te démang’ des “si”, des “mais”,… 
T’oublies !
Même affaibli,
Même à tort,
Sans r’mords,
Je mords…

mercredi 18 mars 2015

HAÏKU’IN DE PARADIS

Avec le temps tout augmente :
si, jadis, les Gaulois avait la Gaule,
leurs descendants eurent… De Gaulle.

mardi 17 mars 2015

HAÏKU HYÈRES

Rien n’est plus stupide
qu’un laboureur de pelouse
ou un joueur de fond de court,
si ce n’est un sportif de salon !

LE LÉZARD & LA VIPÈRE

Petite fable affable

Du chant du coq à celui du cygne,
Ce moins que serpent, ce plus que ver,
Ce lézard commun en habit vert,
Ce vil ventre-creux, des plus insignes,
Se fatiguait à ne rien faire
- Pour paresse et sieste il s’affaire ! -
Quand la plupart de nous perd son temps
À vouloir en gagner plus qu’autant.

Il vivait en pays de cocagne,
Celui où plus tu dors, plus tu gagnes,
Notre chevalier des éboulis,
Sans souci et sans peur, amolli.
Matin, vint à lui une vipère
Qui morgua cet indolent pépère,
Ce manant, seigneur des trous du mur,
Inutile et fat, c’est plus que sûr.

« Chacun, ici, se crève, et en crève,
Fit son hôte, pendant que je rêve.
En quoi est-ce moi qui aurais tort ?
Tu fis métiers, rampeur retors,
Et n’en retiras que des misères.
Tu n’as pas plus que moi, pauvre hère,
Faisant, je sais, lit de tout rocher
Et ventre de la moindre bouchée. »

En vains mots, sales et malsonnants,
Le serpent maudit l’impertinent
« J’ai rôle en ce monde, je t’assure :
À chaque vipère, une mort sûre !
J’ai donc, ainsi, une fonction
Et quant à toi demi-portion ?
Persifla-t-il en levant la tête,
Franchement tu ne vaux pas tripette !

- Qui déprécie oppresse, en censeur,
Et qui méprise opprime, ma sœur !
Je ne suis rien… mais je suis ! Pour l’heure
Cela me suffit : la gloire est leurre
Et le pouvoir, souvent, passager.
Parles-en à un peu plus âgé ! »
Enchifrenée, Vipère veut mordre
L’autre qui fuit pour faire bon ordre.

« La vie est une salle de jeu
Où chacun ne fait que ce qu’il peut,
Lui dit-il avant de disparaître,
Quoi que tu dises avoir ou bien être,
Moi, toujours, j’y fais ce que je veux.
Qui peut prétendre, au-delà de vœux,
Faire mieux ?!… Pas une vipère
Ne pouvant pénétrer mon repaire ! »

dimanche 15 mars 2015

HAÏKU GAGNANT

Ceux qui prétendent ne croire en rien sont,
souvent, prêts à croire… à tout !

Illustration : David Sanjaume, mars 2015

GRRRRR…

Moi qui aime qu’on m’acclame,
Ma vie parfois tourne au drame :
Ciel de grès et nues chagrin,
Le ciel qui tourne au grain
Hélas me déteint à l’âme :
Commencent les amalgames,
Entre humour gras et mots gros
Pour les grues qui, allegro,
Me traitent de groom infâme,
Et de leur amour m’affament.

Et s’il pleut alors je rame,
Tant je rétame et diffame :
À l’aune de mon cœur gris,
Au gré d’une foi aigrie,
Mes amitiés je détrame
Et qu’importe si l’on brame :
Je ne vois plus rien en grand,
Fat faisant un groin flagrant
À chacun et même aux dames
Dans tout ce que je déclame.

Et ce n’est là qu’une entame,
Il faut que je le proclame :
Je fais tout passer au grill,
Nuisible comme un négril,
Même si d’aucuns s’exclament,
Ma langue me devient lame,
Et fiel non miel, grog,…
On me fuit, tel un Balrog,
Personne ne me réclame :
C’est de mes pleurs le sésame !

samedi 14 mars 2015

vendredi 13 mars 2015

HAÏKU EN TRAÎTRE

Si « Rage du cul passe mal de dents* »,
rage de dents passe mal au cul  !

* Vieux proverbe rapporté par Claude Duneton (La puce à l’oreille)

L'OUVRIÈRE AU RAPPORT

Petite fable affable

Une jeune abeille, tout sucre et tout miel,
Se présente au rapport devant sa mère et reine.
« Au lieu où tu allas, comment est le ciel ?
- Ni nuages ni vent, ma grande souveraine.
- Mais, ma fille, est-il bleu ? Est-il gris ? Est-il noir ?
- Je ne sais et ne peux retourner : il fait soir.

- Soit ! Toi qui vis ces prés, là-bas, qu’est-ce qu’ils offrent ?
- Peu de coquelicots et guère de bleuets.
- Mais pour le reste, du bon pollen pour nos coffres ?
- Je l’ignore mie. Je n’ai pas vu de genêts.
Peu de crocus. Point de lys,… ni de bruyères. »
Répond, en faisant sa sucrée, notre ouvrière.

« Hélas, avec toi, je ne pourrais donc savoir
De ce qu’au delà de l’horizon on trouve ! »
Fit la reine fort lasse de ce vain bavoir.
D’un bruissant vrombir, des soldates l’approuvent.
Mais une nourrice osa, plus tard, ce bon mot
Qui fit le buzz à la ruche, chez les marmots :
« Quelque séjour où tu vives, que tu fréquentes,
Les choses marquantes, souvent, sont les manquantes ! »

jeudi 12 mars 2015

HAÏKU M’PLICITÉ

Certains vous grillent la politesse
comme ils le feraient d’une cigarette
ou d’un feu rouge :
en toute bonne conscience !

mercredi 11 mars 2015

HAÏKU’NDITIONNEL

Ma vie n’est que -aine :
Hier fredaines,
Aujourd’hui bedaine ;
Demain croquemitaine ?

CONTRE-MARCHE CHOUCHOUTÉE

Comme un patriarche,
Poil blanchi, dos voûté
Mais à la vie arc-bouté,
J’attaque les marches
Et ne vais pas les goûter :
On m’en a, las, ajouté,
Là, dessous cette arche.

C’est pour me  dérouter.

Et, peut-être m’en bouter.
Mais j’ai, pour la marche,
Mes bons vieux souliers cloutés…
J’y faisais des sarches :
J’ai embouté, rabouté,…
Ça ne m’a pas ragoûté
Mais j’ai jamais filouté !…

Comme un patriarche,

Moi, je me traîne, encroûté,
Le pas fort caoutchouté,
Moins que je ne marche.
J’en suis, ma foi, dégoûté
De ce qu’un pas peut coûter.
À caus’ d’ma démarche,
D’pas venir j’ai redouté…

Ça résonne, hein, écoutez,

Là, dessous cette arche
Qu’un jeunot a coucouté,
Où ma matriarche,
Sur sa lèvre veloutée,
Viendra, à ne pas douter…
On s’y empapaoutait…
Faut pas le youyouter !

lundi 9 mars 2015

HAÏKU DIABOLIQUE

La nuit naquit un jour de l’Université.

En souvenir de R. Faurisson… qui n'est pas digne de mémoire !

REMÈDE DE CHEVAL

Petite fable affable

Au débotté, chez Julien, vint la Jeanne,
Dents, culotte et queue de cheval,
Embarrassée comme une liane,
Pour un problème gingival
Chez son canasson, une carne
Qui ne trotte que sur les marnes
Épierrées, ne court qu’en des prés
Secs et ras - taillés au plus près -
Mais, Dieu,  pas jusqu’à la vesprée,…

Julien connaissait bien les bêtes.
Elle lui exposa son souci,
Il se gratta longtemps la tête
Puis jugea, moustache roussie,
Qu’une purge était inopportune.
« J’ai connu pareille infortune
Fit l’Ancien, avec mon Pompon,
Un roussin pas bourrin, fripon, 
Mais pour le travail pas capon !

- Et à cette bonne nature
Qu’as-tu donné contre son mal ?
- C’était une belle monture !
J’y ai fait des tampons, pas mal,
Imbibés de térébenthine,
Pour ses gencives en gélatine.
- “Térébenthine”, tu me dis ?!
- Oui, c’est bien ça que je te dis… »

Lui coupant la chique, aux siens champs
Elle partit tout aussitôt
Pour revenir une semaine
Plus tard, avec un air méchant :
« Tu m’as bien dit térébenthine
En bouchons et bouche on patine ?!
- Ben oui, moi j’avais fait ainsi.
- Ben ça l’a tué,… oui occis !
- C’est étrange,… le tien aussi ! »

D’aucuns se croient doués, rusés,
En copiant, tel quel, les réponses
Par leurs voisins utilisées
Sans attendre qu’ils annoncent
Quels beaux fruits ils en ont tiré,
Et, mieux, quel dépit retiré !

dimanche 8 mars 2015

HAÏKU ÉDUCATIF


Comme tout le monde, je suis contre « la fessée » punitive,…
tant qu’on me laisse la mornifle, le coup de pied aux cul, la gifle, la tripotée, l’emplâtre, la torgnole, la trempe, la baffe, la calotte, la taloche, la dégelée,…
pour faire la claque du temps des châtaignes à celui des marrons !

samedi 7 mars 2015

HAÏKU HUGOLIEN

Ce siècle avait douze ans, Sarko' se faisait Parthe ;
Hollande, à peine élu, chacun disait : « Qu’il parte ! »…