Pour Cécile en humble écho à son poème touchant
Quand on sait la rose et qu’on sait la rosée,
Qu’après un trop long hiver, ont déposé
Les vents du printemps qui font des voilettes
Au tapis, parme intense, de violettes,
On sent qu’un saint bonheur n’est plus aussi loin.
Revenant enfin au ciel, sur sa sellette,
Peu à peu, avec tendresse et avec soin,
Le soleil, seul, sain, va faire la toilette
Du froid de nos âmes et du gris de nos cœurs
Laissés au lassant d’espérances sans sœurs,
De songes venteux, de vaines fabulettes.
Nous entête le parfum des violettes,
Ivresse de nos sens métamorphosés
Sous sa si prude houlette composée.
Loin des humaines humeurs, doigts sclérosés,
Dans ton long hiver, toi, tu nous composais,
Pour les printemps de tes filles et drolettes
Un gros bouquet d’odorantes violettes.
C’était rappel : le beau temps au bon se joint !
Faîtes refleurir vos rires et toilettes !
Cueillez l’aube, par plaisir non par besoin !
Mangez vos galettes ! Vivez vos bluettes !
Mais la nuit sur toi gardait son œil chasseur,
Et t’a fauchée là, injuste punisseur.
Je n’ai pas eu mon bouquet alors, seulette,
J’ai ramassé ces modestes violettes.
Fidèle à notre rendez-vous j’ai osé
Les déposer là où tu dors, reposée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire