Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 9 mars 2015

REMÈDE DE CHEVAL

Petite fable affable

Au débotté, chez Julien, vint la Jeanne,
Dents, culotte et queue de cheval,
Embarrassée comme une liane,
Pour un problème gingival
Chez son canasson, une carne
Qui ne trotte que sur les marnes
Épierrées, ne court qu’en des prés
Secs et ras - taillés au plus près -
Mais, Dieu,  pas jusqu’à la vesprée,…

Julien connaissait bien les bêtes.
Elle lui exposa son souci,
Il se gratta longtemps la tête
Puis jugea, moustache roussie,
Qu’une purge était inopportune.
« J’ai connu pareille infortune
Fit l’Ancien, avec mon Pompon,
Un roussin pas bourrin, fripon, 
Mais pour le travail pas capon !

- Et à cette bonne nature
Qu’as-tu donné contre son mal ?
- C’était une belle monture !
J’y ai fait des tampons, pas mal,
Imbibés de térébenthine,
Pour ses gencives en gélatine.
- “Térébenthine”, tu me dis ?!
- Oui, c’est bien ça que je te dis… »

Lui coupant la chique, aux siens champs
Elle partit tout aussitôt
Pour revenir une semaine
Plus tard, avec un air méchant :
« Tu m’as bien dit térébenthine
En bouchons et bouche on patine ?!
- Ben oui, moi j’avais fait ainsi.
- Ben ça l’a tué,… oui occis !
- C’est étrange,… le tien aussi ! »

D’aucuns se croient doués, rusés,
En copiant, tel quel, les réponses
Par leurs voisins utilisées
Sans attendre qu’ils annoncent
Quels beaux fruits ils en ont tiré,
Et, mieux, quel dépit retiré !

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