Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 31 mars 2015

STANCES À UN SOMBRE BAVARD

Le vain pisse-copie à la triste figure
D’un baveux torche-cul
Se croyant, le cuistre, quelque peu d’envergure,
Tout à plein convaincu
Qu’il était, ici-bas, le seul et unique arbitre
Du beau, du bien, du bon,
S’est penché, un matin, sur mon humble pupitre
N’y trouvant qu’un gibbon.

Ce laborieux mondain, qui affûte sa plume
Faute d’avoir l’esprit
Aiguisé, fit sur mon travail tout un volume,
Non sans vil parti pris,
Tout en virulence, sans nulle complaisance.
Sans m’avoir même lu,
Il condamnait le tout comme c’est, las, l’usance
Chez ces hurluberlus.

Cet étalon du goût, devenu juge à gages,
Qui n’a jamais écrit
Les mots qu’il a signés, s’adonne au dézinguage
Pour faire des proscrits
De gens qui ne veulent pas payer la facture 
De son amitié,
Cet art savant qui sert moins la littérature
Que son beau métier.

Aussi, s’il n’aime pas mes écrits, c’est qu’en somme
Ils seraient excellents.
Et puisqu’il a bien plus de jalousie, notre homme
Que, ma foi, de talent,
Laissons-le mijoter dans son alacrité,
Son nombril pour boussole
Car ce fiel versé, de sa médiocrité,
Peut-être, le console…

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