En ce mois de novembre où sonnent oraisons,
Je me rappelle, à peu près, les mots du poète
Qui ne connut ni tranchée ni baïonnette.
Car Valéry a plus qu’à moitié raison
Quand il dit que les guerres sont faites par gens
Qui ne se connaissent pas, et qui ne demandent
Qu’à s’entendre, mais s’entretuent, c’est affligeant,
Parce que d’autres gens, qui hélas les commandent
Et, eux, se connaissent très bien, n’ont pas su
Ou pu se mettre d’accord dans leurs ministères
Ou dans leurs salons sur ceci ou cela, terre
Ou mer, ici ou là,… les armant là-dessus.
Ainsi transforment-ils leurs paysans paisibles
En vandales avérés qui, demain, seront
L’engrais de ces champs d’horreurs qu’ils laboureront
D’obus pour les ensemencer de morts invisibles
Depuis leurs fenêtres, planqués comme des pleutres.
Ils engrosseront la terre d’enfants de gens
À qui ils mentiront sans vergogne, ton neutre
Ou compassé, assis sur les monceaux d’argent
Que rapportera un conflit où ils ne risquent
Qu’un honneur qu’ils n’ont pas. Et puis la paix neuve
Venue, ils sortiront grandis, eux, de l’épreuve
Qui saigna des peuples en deuil qu’ils ont mis à nu…
Ils fêteront alors, tout en joies et champagne,
Ces héros, dont ne sont jamais nos fins fleurets,
Qui se sont sacrifiés pour des intérêts
Et des problèmes qui, au tréfonds de leurs campagnes,
N’existaient pas et pour la gloire d’un pays
Qui les paiera d’une vraie breloque en fer blanc,
De sonnets sonnant faux, aux vers creux envahis
De sonneries qui ne leur rendront leurs vingt ans
Perdus dans une tranchée, ni ceux de leurs frères
Tombés sur les barbelés, qui y ont séché
Comme linge oublié, dont les noms écorchés
S’effacent ce jour sur des monuments fait laraires…
En vandales avérés qui, demain, seront
L’engrais de ces champs d’horreurs qu’ils laboureront
D’obus pour les ensemencer de morts invisibles
Depuis leurs fenêtres, planqués comme des pleutres.
Ils engrosseront la terre d’enfants de gens
À qui ils mentiront sans vergogne, ton neutre
Ou compassé, assis sur les monceaux d’argent
Que rapportera un conflit où ils ne risquent
Qu’un honneur qu’ils n’ont pas. Et puis la paix neuve
Venue, ils sortiront grandis, eux, de l’épreuve
Qui saigna des peuples en deuil qu’ils ont mis à nu…
Ils fêteront alors, tout en joies et champagne,
Ces héros, dont ne sont jamais nos fins fleurets,
Qui se sont sacrifiés pour des intérêts
Et des problèmes qui, au tréfonds de leurs campagnes,
N’existaient pas et pour la gloire d’un pays
Qui les paiera d’une vraie breloque en fer blanc,
De sonnets sonnant faux, aux vers creux envahis
De sonneries qui ne leur rendront leurs vingt ans
Perdus dans une tranchée, ni ceux de leurs frères
Tombés sur les barbelés, qui y ont séché
Comme linge oublié, dont les noms écorchés
S’effacent ce jour sur des monuments fait laraires…
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