La rue, le balcon s’interpellent
Se l’apprennent ou se le rappellent
« Salut-bonsoir !
Viens donc derrière la chapelle :
Y’a bal, ce soir ! »
En groupe, en bande on achalande
Les airs de lampions, de guirlandes ;
Sans suspensoir,
Des drapeaux, sur la place, glandent :
Y’a bal, ce soir !
Flora, Lisette et Isabelle
Ont sorti les robes rebelles,
Sans plus surseoir,
Et veulent être la plus belle :
Y’a bal, ce soir !
Paulo, Bébert et même Jules
Font les fiers, jouent des mandibules
Dans le pissoir :
Ces gomeux gominés spéculent,
Déjà brûlent et affabulent :
Y’a bal, ce soir !
Notre place s’emplit de monde.
Les rires abondent à la ronde.
« Salut-bonsoir ! »
Musiques et chants se répondent :
Y’a bal, ce soir !
L’accordéon qui se gondole,
Et des flonflons en farandole ;
N’jamais s’asseoir
Et tant pis si les pieds nous dolent :
Y’a bal, ce soir !
Notre quartier tout entier danse
Et tourne, et valse d’abondance
- pressoir, poussoir -
Chacun allant à sa cadence :
Y’a bal, ce soir !
Et puis, discrètes, quelques ombres,
Dans une propice pénombre,
Sans plus surseoir,
S’uniront pour des ans sans nombre :
Y’a bal, ce soir !
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