Petite fable affable
Le Talent, un matin, rencontra
La Fortune. Il lui en remontra
Qu’après avoir été sa maîtresse
Elle l’avait fui au loin, traîtresse.
« Que me reproches-tu tout du long ?
- De m’avoir abandonné au monde
Pauvre de toi et d’argent, Ma Blonde !
- C’est, qu’hélas, tu m’avais confondue
Avec Richesse, fille perdue
Et pourtant ma sœur, qui s’acoquine,
Sans foi et sans fin, simple arlequine,
Avec le premier venu pourvu,
Las, qu’il la séduise à peine vue.
En médiocre, en fait, tu jalouses
Celui que devant Dieu j’épouse :
Le Mérite qui, pour être bien,
Ne me quémande jamais, lui, rien
Que, de temps à autre, lui sourire.
Des maris, il en est de bien pires ! ».
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