Petite fable affable
Le peuple des pigeons crie sa faim
- Des dames pigeonnes devrais-je, en fait, dire -
Qui demande aussi qu’il soit mis fin
Très vite au règne d’un monarque à maudire :
C’est un tyran, un accapareur,
Affameur d’enfants, ce bouffeur de brioches,
Qui ont fait la sienne, use de terreur
Envers les plus faibles : femmes, vieux, mioches,…
Donc on manifeste, peste et hue
Par les cours, sur les toits, dans la rue,…
Partout ce n’est qu’un cri, de douleur, de rage,
Venant de femelles enragées : « Dégage ! »
Ce roi n’aimait pas les concessions
Et encore moins les discussions.
Ainsi font, souvent, ceux qui règnent longtemps
Qui frappent fort quand plus rien n’appâte,
Oubliant qu’un carcan insultant
Tient moins, parfois, que du carton-pâte !
Elles réclamaient du pain, des grains
- Le sexe faible est engeance prosaïque ! -
La rumeur s’enflait. Le roi, chagrin,
Lui, répondit à coups d’ukases, de trique.
Rien n’y faisait : il ne fait plus peur.
Un ramier sortit de sa torpeur
Et réveilla les mâles à coups de harangue,
La rue fut en courant continu.
Aussi le roi dut s’enfuir. Habile en langue,
Le ramier, quoique nouveau venu,
S’affirma des idées neuves héraut
Et de la Révolution héros.
Que voulez-vous donc que l’on réplique
À qui inventa la République ?
Il mit au pas, et sans compassion,
Un beau sexe privé de passions…
Mais les cachotteraites pensaient, bonnes pâtes,
Qu’un jour nouveau chassait le vieux temps
Et qu’elles étaient, là, entre de bonnes pattes,
Qu’ainsi allait la course du temps…
Partout et toujours, ce sont les femmes,
Quoi que l’on dise et quoi que l’on croie,
Qui font les révolutions, Mesdames,
Le cœur gourd, las, porter leur croix.
Le malheur veut que ce soient les Hommes
Une fois chassé, banni l’Odieux,
Oubliant les Croqueuses de pommes,
Qui écrivent l’Histoire, et s’en font dieux.
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