Petite fable affable
Un gros loir, bête de sommes, roupillait
Dans un grenier que, d’aventure, il pillait.
Agréable s’il voulait, désagréable
Dès qu’il le pouvait, le rongeur que voici
Était pour ses pratiques une bête fiable
Ayant pour seuls amis que gens sans soucis :
Cafards joyeux, rats bien gras, blattes pas blettes,
Lérots sans nul frérot, mulots sans culot,
Chauve-souris nées coiffées qui pendulettent,…
Il fuyait ennuis ou problèmes et leur lot
De lérotins, cousins aux femelles nigaudes,
De souris pourries et d’effraies qui effraient ;
Il évitait aussi, c’est mode commode,
Les jeunes turbulents, les vieux plus très frais,
Les sots, les estropiés, les fats, les malades
Ayant hirondelle dans le soliveau !
Il fit ainsi jusqu’au soir où, en balade,
Il fut meurtri. On se mit à son niveau,
Chassant le diminué, l’indésirable,…
Alors qu’il ne faut regarder ses amis
Par l’attache ténue qui, même à demi,
Nous lie à eux et, non comme être fuyable,
Passer leurs traverses ou fortune au tamis !
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