La masse, dans la rue, ne se défile pas.
Elle est foule en marche qui impose son pas,
Elle est tout le peuple, et non factions, fraction ou groupes,
Et dit qu'individus qu'on veut mettre à genoux
Pour que quelques-uns puissent encor' dire « nous »,
Ou au garde-à-vous peuvent devenir troupes
Renforçant, remparant notre démocratie
Que Ligues de tous poils et réacs' rétrogrades
Veulent jeter à bas, pour rester bien assis,
Sans craindre révolte ou espérer algarades
Qui feront taire toute protestation,
Discréditée dès lors par les cognes en action.
C'est la parade des dernières bravades,
L'agitation que l'on désapprouve ou qu'on bade.
La masse, dans la rue, ne se défile pas.
Tous ces mécontents, comme au temps de grand-papa,
Refusent bousculade ou, pire, reculade :
Manifestation et revendications,
Sont ici théorie avant explosion,
Impatience et colère sont cavalcade
Contre mascarades, oubli, mépris… La colonne
Des toujours debout ne veut plus ni maux ni mots ;
Cette légion ne veut pas qu'on lui tronçonne
Droits et acquis, qu'on la berne comme marmots ;
C'est un long cortège des troubles, ribambelle
Des rebelles, parade au ras de ces poubelles
Où on veut le mettre. Il démontre à tous, et là,
Qu'on ne résigne pas, que l'on n'est pas las.
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