Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 15 février 2014

LE ZÈBRE RAYÉ DES CADRES

Petite fable affable  

Un drôle de zèbre ensavané,
Mais rayé au rebours de ses frères,
Portait la livrée des condamnés
Car il avait été en affaire
Avec des vautours et des hyènes,
Dans un mauvais coup, vil et vaseux.
Il en paya le prix : prison ferme.
Deux ans. Sans rémission du terme.

Point quinaud, un tantinet faraud
Ce sauvageon peu recommandable
Avait rejoint le troupeau : maraud,
Il avait été, hobby damnable ;
Il s’était rangé et un pardon
Avait été accordé. Fi donc !

Face aux jeunes zèbres, la justice
De Sire Lion il vilipendait.
Il se gaussait de la corde lisse,
 De la potence où elle pendait
Attendant larron ou brute épaisse
De son espèce. La pire espèce.
De cet exemple de repentir
On craignait fort qu’il eût à pâtir.

En fait, s’il avait tourné la page,
Il n’avait pas le livre fermé.
La sagesse fuyant avec l’âge,
De médire en méfaits ont germé,
Chez ce trop piaffant quadrupède,
Des idées qui en rien ne vous aident :
Il s’en prit au roi, dent aiguisée,
Et finit au gibet déprisé.

Depuis, un mot court dans l’herbe sèche
Comme un zèbre, en souvenir du fol :
Mépriser la hart jamais n’empêche
Qu’on vous la passe, un matin, au col !

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