Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 21 février 2014

LA BELLE BAIGNEUSE

D’après María Chuchena, chant traditionnel mexicain.

En se froissant, en froufroutant,
Devant nous, passe un frisson lent.
Nous fascine ce jupon blanc,
Qui va, froissant et froufroutant.

En se froissant, en froufroutant,
Devant nous, passe un frisson lent.
Nous fascine ce jupon blanc,
Qui va, froissant et froufroutant.

Celle qui le porte si bien
A une rose à ses cheveux ;
Rose rouge selon son vœu,
Avec sa beauté pour seul bien.

Celle qui le porte si bien
A une rose à ses cheveux ;
Rose rouge selon son vœu,
Avec sa beauté pour seul bien.

María, le matin, va tôt se baigner.
Et nous, et les mâtins, allons reluquer
María, au matin, le cœur à buquer,
Car elle nous a tous, un jour, dédaignés…
María, María,
On t’aime et cois, depuis des mois,
On t’en veut, quoi !, tout en émoi.
Marie-nous tous dans quelques mois…

Inondée d’or, près des tréflières,
Et brune, en nu dans la rivière,
Elle est l’Esprit de la frayère,
Lavée et baignée de lumière.

Inondée d’or, près des tréflières,
Et brune, en nu dans la rivière,
Elle est l’Esprit de la frayère,
Lavée et baignée de lumière.

Le jupon jeté sur les pierres
Et sa rose dans les bruyères,
Elle fait rugir la mouillère
Et rougir les Paul et les Pierre.

Le jupon jeté sur les pierres
Et sa rose dans les bruyères,
Elle fait rugir la mouillère
Et rougir les Paul et les Pierre.

María, le matin, va tôt se baigner.
Et moi, traîne-patins, je cours reluquer
María, au matin ; mon cœur va buquer,
Jusqu’à l'autre matin, tout d’elle imprégné.
María, María,
Je t’aime, quoi ?, depuis dix mois,
Je reste coi, tout en émoi !
Marie-moi à la fin du mois…

En voletant, en froufroutant,
Devant moi, passe un frisson lent.
C’est la fraîcheur d’un jupon blanc,
Qui va, voletant, froufroutant.

En voletant, en froufroutant,
Devant moi, passe un frisson lent.
C’est la fraîcheur d’un jupon blanc,
Qui va, voletant, froufroutant.

J'étais caché, pas assez bien.
Elle m'a vue, moi le morveux
Incapable du moindre aveu,
Et frêle carrure, ô combien !

J'étais caché, pas assez bien,
Elle m'a vue, moi le morveux
Incapable du moindre aveu,
Et frêle carrure, ô combien !

María, ce matin, a enfin daigné,
Dans sa peau de satin, voir un freluquet.
María, ce matin, m'a bien ensuqué
Et, sans vain baratin, m’a tout enseigné.
MaríaMaría,
M'a dit à moi : « Je t'aime, toi ! »
Et dans un mois, j'en suis pantois,
M'épouse moi, sans foi ni toit !

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