Petite fable affable
Une fille de bonne famille ayant
Encore son “trésor” fut, las, par son père
Mal mariée à malotru monnayant
L’honneur de la donzelle contre un repaire
Baptisé “château”. Mais rien de prospère !
Il en allait de son honneur disait-on :
L’éclat de la Belle aurait causé sa perte
Car il n’y eut péronnelle au canton
Plus propre à donner l’Amour, ni moins experte
En cet art, mais les siens n’étaient qu’alertes :
« Fille est d’autant plus prompte à s’y adonner
Qu’elle ignore qu’on ne saurait pardonner
Faute pareille si elle est découverte ! »
Son hymen se perdit donc en coûts et pleurs
Au bras du Ridicule aimant son pécule,
Et sienne particule plus, malheur,
Que ses beaux appâts… et autres monticules !
Sur ce, cent feuillistes firent moults fascicules !
Or la jeunesse est un rêve évanescent
Et arrive par trop vite la vieillesse,
Ce cauchemar récurrent rongeant vos sangs.
Notre délaissée, un gris matin sans liesse,
Croisa la route d’une de ces drôlesses,
Qui, ombre le jour, pénombre la nuit,
Sont “filles de joie”… quoique toutes d’ennuis.
Voyant la triste mine de la Madame,
Celle qui ne transpira guère sa vie
Durant, sauf du nombril, quoique fort bonne âme,
Lui glisse, sans préambule, l’avis
Qui suit et qui, partout, suscite envie :
« Rien n’est certes acquis à qui veut aimer ;
N’est jamais déçue qui peut encore aimer ! »
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