Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 17 décembre 2016

LE COCHON RONCHON

Petite fable affable

Habitué à sauter du coq à l’âne 
Dans des fables qui seraient bien moins 
Alertes que rurales, toujours je glane
D’anciens contes ayant l’odeur du foin.
En voici un d’origine catalane :

Là-bas, un vieux cochon malengroin,
Insupportable et prompt du coup de poing
- Il n’y aurait pire aîné qu’en nos montagnes -
Causait sans fin ni soif avec une aragne
Des moins arrangeantes, prétendait-on,
Spécialiste en sodomie des diptères.
Aucun ne voulait céder, même du ton,
À l’autre ni à quiconque sur la terre.
Leur puissance laxative était dicton
Ici comme ailleurs et jusqu’en Angleterre.

Il ne supportait pas plus le grouillement
De tous les insectes vibrant mêmement
Sous son museau et à ses roses oreilles.
Sa colère fut, ce soir, sans pareille :
Que faisait donc cette reine des hauteurs,
Grande tricoteuse de toiles immenses
Et ravaudeuse de trous en apesanteur,
Pour faire régner la paix en cette manse ?
Elle n’était que l’un de ses serviteurs
L’eût-elle oublié par hasard ou démence !

Mais le verrat qui buvait du petit lait
En crachant son venin à qui ravalait
Sa colère eut un geste d’impatience.
Le gros lard qui, jà, briconne avec science
Autant qu’il braconne pour agrandir son État
Décide que discussion qui trop dure
Nuit à son pouvoir autant qu’attentat.
Il veut écraser la soyeuse guipure
De l’araignée qui, elle, est le potentat
En son grenier à lui, donc tout crêpures.

Le cochon convoqua tous les animaux
À qui les rets de l’autre causaient des maux.
Surtout les gros, ceux qui d’ordinaire passent
À travers son filet, aux petits, impasse.
Donc, il fomente depuis son grabat
Une rébellion contre cette tique
Qui est sans plus de façon mise à bas
Et puis aux rebelles offre un viatique :
Pour faire le vide, invente un coup d’état,
C’est là loi chère aux hommes… politiques !

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