Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 13 février 2013

QUEL MÂLE Y A-T-IL À TOUT ÇA ?

  Combien d’épouses, devant l’esprit du mâle, du leur du moins,  ont-elles dit « honnie soit la mâle panse ! », oubliant le temps où, jeunettes, en mal d’imagination, le mâle les dévorait, qu’elles le voyaient alors partout, en tout gars, dans chaque goujat. C’était pour elles  la recherche du mâle absolu, sans gravité, un malin pas malotru ni malingre qui deviendrait le mâle des transports les plus tendres, tout en redoutant, devenant femme, non sans malaise, de se tirer sans mâle d’une adolescence qui les mettait à mal et où, en mal d’amour, elles ne pensaient qu’à mâle… craignant aussi de souffrir d’un autre mâle voire d’en éviter un pour en affronter un pire encore. En ces temps-là, entre copines, on (se) faisait du mâle d’un rien… rendant, à l’occasion, en maladroite malédiction ou franche malveillance, faute de s’en préserver, le mal pour le mâle, quand il fallait en prendre un ou se pousser à celui-ci. Nulle ne voyait mal ni malséance dans le mâle gracieux de Malaga ni le mâle français convoité à s’en rendre malade !
À force de désirer un prince charmant, mâle propre, avisé, poli, intentionné et attentionné, le premier mâle venu leur convint, un malin mâle honnête, mâle commode certes mais malandrin et malotru parfois (ce sont là mâles façons !), quoique mâle sain à première vue. Un quidam banal devint ainsi l’incarnation du mâle, même un mâle de mère ou de l’aire la plus proche. Le mâle entendant sa chance, bien entendu, sans maladresse, plus porté sur le malt que sur Malte - malus ! - faisait leur malheur de sa malice. C’est là mâle formation car le mâle est insupportable… voire incurable. Mais elle avait un mâle au cœur, souffrant de ce haut mâle contre lequel - tout contre - elle ne s’était pas protégée… Car les hommes, malfaisants, non sans se donner un mal de chien, alors, malchance pour elle, se font mâles ou, du moins, se trouvent mâles… même ceux qui font le moins mâle. C’est, Santa Maldonne, mâle adresse que de mal faire et d’avoir tours malodorants plein sa malle pour mâles menées, maltraitance et malentendus.
Or, on leur a répété qu’ici bas, à eux comme à elle, qu’on n'a rien sans mâle ou qu’à mâle aisé,  mâle nécessaire… et souvent suffisant, surtout si on a un mâle dedans. Alors, toute amante sur le mâle axée calme le sien - à moins d’avoir un mâle fou ! - avant qu’il ne se banalise, qu’il soit mâle du pays ou du Mali : oui, on a dans sa vie toujours plus de pleurs que de mâles, ce n’est pas pour autant qu’il faut tourner le dos au mâle, quel que soit l’esprit du mâle, car l’intermède est pire que le mâle comme gloser sur l’existence de celui-ci ne fait que compliquer les choses : qu’on ait ou non le goût du mâle comment ne pas y songer, tant bien que mal… Le mâle étant ainsi fait, l’attraper aux cheveux (surtout le mâle de tête !) ou vouloir le prendre à la racine ne change rien… puisque, souvent, il finit chauve !
Si certaines se complaisent dans le mâle, la femme d’esprit et de cœur refuse de s’armer contre lui - ça pourrait faire mâle ! - pour s’y attaquer car de ce mâle, on ne guérit jamais. Surtout que, vieillissant, on observe chez lui, malentendant et mal voyant bien sûr, la curieuse équation suivante : « un mâle, deux ventres ! ». Alors, Mesdames, partagées entre le rien et le mâle, ne priez pas pour être délivrées de ce-dernier, ne le combattez pas, ne l’extirpez point : un mâle s’aggrave plus vite qu’il ne s’apaise ou ne s’atténue. Vous qui ne feriez pas de mal à une mouche, ne prenez pas les choses à mâle (ça lui ferait mal !), car comme le prince charmant, mâle et fils, le mâle du siècle n’existe pas. Puisque vous savez le mâle qu’on se donne - sachant qu’il empire - prenez votre mâle en patience : vous en êtes déjà accablée, il n’y aura pas plus de mal !

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