Ma vie n’est qu’un lac de pénombre d’où émerge
Bruissement de longues heures de gamberge,
Craquement d’interminables jours d’ennui,…
Qui me font regretter jusqu’au plus noir des nuits,…
Il ne m’est plus désormais de rive onirique :
Je vis à l’ombre de moi, le désarroi lyrique.
Cette tristesse qui a un accent anglais,
Que Baudelaire a embrassé jusqu’à l’étrangler,
Devient mienne : j’ai le cœur qui s’engraisse,
Et, orphelin de moi, j’ai l’âme qui paresse
Fatiguée de ses je et, plus, lassée d’émois :
Je voudrais lors périr pour me guérir de moi…
Je marche avec mon ombre, parle à mon silence,
La mine des plus sombres, envahi par l’absence.
Je songe que je n’ai plus grand chose à rêver
Pour me sauver, plus loin encor' dériver,
Balançant jà entre le dégoût du provisoire
Et l’horreur, alors revenue, de l’illusoire…
La désespérance réveille mes nuits,
Endort des jours dont je n’ai que l’usufruit,
Me laissant le goût amer d’un oubli coupable.
Et demain qui ne m’invite plus à sa table
A pactisé avec des hiers magistraux
Qui me rendent honteux d’exister, me font en trop…
Endort des jours dont je n’ai que l’usufruit,
Me laissant le goût amer d’un oubli coupable.
Et demain qui ne m’invite plus à sa table
A pactisé avec des hiers magistraux
Qui me rendent honteux d’exister, me font en trop…
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