« Le ciel fut son désir, la Mer sa sépulture :
Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ? »
Ph. Desportes (1546-1606)
Ma plume s’envole si souvent
Pour choir sans déchoir, saignant les signes
Que lui soufflent les brises et les vents…
Elle vole par vers ou par lignes,
Comme quelque mouette maligne,
Aux vallées de vraies vagues en suivant
Des sillages écumeux, indignes…
Elle va et vit, en survivant.
Ma plume, en gros mots, en mots savants,
Façonne des fables qui grafignent,
Des chansons émouvantes, énervant
Certains ou des bluettes bénignes,…
Fidèle au mètre qu’elle s’assigne
Et aux formes anciennes souvent,
Ma plume, jamais, ne se résigne,
Elle va et vit, en survivant.
Ma plume va toujours plus avant
Vers l’oubli l’éditeur la consigne
- Elle ne fait pas dans ce qui se vend -
Aux Fixes, vers et pieds on rechigne…
D’autres, des abysses la voient digne,
Jurys de jeux floraux pour couvents.
Pourtant, jamais elle ne barguigne
Elle va et vit, en survivant.
Comme Icare, ma plume s’esbigne
Aux cieux et tombe à l’eau en suivant ;
Malgré ça elle va et vit, en survivant.
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