Cycle toulousain
Là, de la Daurade au faubourg Bonnefoy,
Gamin, j’allais à peine sur ma quinzaine,
Que je grimpais déjà au mât de misaine
Pour les attraits d’une polida de Foix.
Fille de peu de foi, devrais-je mieux dire,
Tant elle aimait à mesquiner, à médire,
De ce félibre, ce presque troubadour,
Un brin bilieux, bigleux comme une chouette,
Qui, lui faisant la cour, usait de maints détours,
Parlait de fleurs, de rossignols, d’alouette,…
Je m’essayais, en bisquant, aux pirouettes,
Aux images,… et j’en faisais des brouettes !
Or, de la Dalbade au faubourg Bonnefoy,
On en badait pourtant, partout, par dizaines,
De ces brunes popeludas Toulousaines
À qui, pour un regard, on offrait sa foi,
Par qui on souffrait quand s’allume un sourire.
Alors pour que résonne encore leur rire,
On te leur donnait à jamais des toujours,
Son sang, son rang et, en guise de boëttes,
Avec sa vie autour, ses nuits et ses jours,
Mêlés de mots doux, de sanglots de poète.
Moi je m’arrêtais à cette girouette,
Une coquette en socquettes et couettes !
Oui, de la Daurade au faubourg Bonnefoy,
Loin des morales rigueurs diocésaines,
Des chichis, des chignons du Lycée Ozenne,
Ça, j’ai bien rimé quelquefois, autrefois,
Et j’ai modelé mes maux comme une cire ;
Un mot aurait pu me grandir ou m’occire.
Alors, je me rêvais, comme tout balourd,
En albatros. Mais j’étais moins que mouette
Pour ses beaux yeux lourds, pour son cœur sourd et gourd.
Des bleuets sans bluette. Cochet, fouette !
Combien cruelle et volage est l’alouette…
Las, de la Dalbade au faubourg Bonnefoy,
Gamin, j’allais à peine sur ma quinzaine,
Que je grimpais déjà au mât de misaine,
Mais la mounèque a préféré, bien des fois,
Au joli cœur, ces goujats qui sont, au pire,
Blagueurs, noceurs,… Des brèles pour tout dire,
Faisant, sans détour, le tour de ses atours.
D’autres que moi connurent sa couette ;
Mes doigts essuyaient ses larmes en retour…
Ōc, elle n’est plus, arō, qu’une silhouette,
Plus une image,… mais j’en fais des brouettes.
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