Petite fable affable
Dans un congrès de médecine,
Tenu en territoire alpin,
Deux microbes aux vies assassines
Discutent comme galopins.
Le plus virulent, le moins jeune,
Raconte : « J’ignore le jeûne !
Dans les pays où je sévis,
Sous les tropiques, je nomade,
Ôte ou bien pourris tant de vies :
J’y tue bien plus que canonnades !
Dans les campagnes, invaincu,
Je n’épargne aucune bourgade !
Pourtant j’en suis bien convaincu
L’Homme, qui contre tout croisade
Et m’affame à coups de vaccins,
Aura ma peau !… Ah, le malsain ! »
L’autre, venu des pays riches,
Lui répond : « Et moi, je te fiche
Mon billet, qu’il n’en sera rien !
Si l’Homme, un jour, nous éradique
Ce n’est à pas nous, Bactériens,
Qu’il nuira le plus. Véridique :
Il perdrait ainsi son travail
Et les labos leurs dividendes !
Tu seras frappé au poitrail,
Affaibli et mis à l’amende
Mais toujours bien entretenu,
Arme de destruction promu ! »
En toute chose, c’est bien normal,
Le bien n’est pas ennemi du mal
Car il justifie son existence
Du second et en tire pitance !
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