Ici, la peau pleure quand la poussière pleut ;
Nos champs n’accouchent plus que germes galeux.
Telle est l’antienne, tels sont le chant et la plainte…
Il y a si longtemps qu’il n’a pas plu !…
Dîtes-nous, Esprits et Dieux, quelles sont vos craintes
Pour qu’ici-bas vos cieux ne pleurent plus ?
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Notre terre est une mère au ventre stérile,
Aux seins atrophiés, aux humeurs parfois fébriles.
Telle est l’antienne, tels sont la plainte et le chant
Près des puits assoiffés que l’on condamne…
L’argile saigne par les plaies cendrées des champs
Dont les sillons brûlent le pas des ânes.
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Le ciel incendié de bleu, toujours et sans fin,
N’enfantera jamais que la soif et la faim.
Telle est l’antienne, tels sont le chant et la plainte
De ceux que Tanatos va encore agrapher
Tous ces gens qui vivent de la mortelle étreinte
D’un sol torréfié, d’un ciel étouffée,…
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
Pour abreuver nos seaux ?
Le désert qui vient ou les criquets qui arrivent
S’ajoutent au flots du grand fleuve qui fuit nos rives.
Telle est l’antienne, tels sont la plainte et le chant
Ici, il n’est d’eau qu’en nos larmes puériles
Mais nos regards vides se désséchant
Nos yeux n’en pleuvent plus, du moindre espoir stériles.
Pourquoi, n’y a-t-il, dîtes,
Jamais assez de pluie
Pour bien nourrir nos puits ?
Pourquoi les nues maudites
N’offrent pas assez d’eau
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