Petite fable affable d’après
De la chauve-souris & de la belette d’Ésope
Une chauve-souris tombée, par mégarde, au sol
Se trouva, las !, prise aux crocs, le pire des dols,
D’une belette.
Elle eut beau pleurer, supplier son prédateur
Celui-ci lui se dit de volatiles amateur.
« Ah ma replette,
Tu feras bien mon régal, à n’en pas douter !
- Mais les oiseaux ont des plumes non poils veloutés !
Vois, belette ! »
La fourrée la délivre : « Zut, y’a erreur ! »
Elle offre ses excuses malgré son aigreur.
Notre chauve-souris, libre et ivre de joie
À peine élargie, las, se trouve être la proie…
D’une belette.
Une autre aux griffes prou acérées qu’elle priait
En vain car celle-ci tous les rongeurs goûtait :
« Bonne cueillette,
Te voir m’est jà délice de fin gourmet !
- Mais rats et mulots n’ont point d’ailes, au grand jamais !
Vois, belette ! »
La carnivore la relâche : « Y’a faux pas ! »
Fait-t-elle, confuse. Et L’autre fuit son trépas…
Le mammifère,
La prudence guidant désormais son vol,
Dit partout à ses pairs, en se haussant du col :
« ‘Faut pas s’en faire
Si on comprend que face à un même danger,
Des réponses adaptées peuvent tout arranger ! »
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