Petite fable affable
La neige recouvre d’un manteau d’éternité,
Silencieuse, enveloppante, envahissante,
Le céleste pôle où viennent tous à giter
Les contes de Noël dans une nuit naissante.
Celui-ci nous dit que, le bon barbu parti,
Il y eut grabuge et bruits autour de sa dame :
La révolte couvait au sein du grand parti
Des lutins, des rennes,… on courait là au drame.
« Mes enfants, pourquoi donc vous faîtes ce raffut ?
- Nous en avons, Mère Noël, le front confus,
Dit une employée. Mais nous les femmes et les filles
De lutins, serions-nous vos yeux des billes ?
- Que non pas !… Vous faîtes, mes sœurs, comme moi
Le plus gros du travail et avec conscience !
- Pourquoi ne parle-t-on alors durant ce mois,
Que du travail de nos hommes et de leur science ?
Jamais un mot sur nous et notre dévouement !
- Évoque-t-on plus mon nom ? Sait-on que les rennes
Mâles perdent leurs bois l’hiver. Donc, simplement,
Leurs femelles, qui elles n’ont pas cette gêne,
Tirent le lourd traîneau que nous avons rempli
De présents, de douceurs, de surprises et de plis ?
- C’est une injustice des plus intolérables !…
Contre ce fait, ‘faut se rebeller que diable !
- À quoi bon, ma fille ?!… C’est là loi de toujours
Pour notre sexe qui laboure en contre-jour
Car ce sont les femmes qui, toujours, font l’histoire
Si les hommes l’écrivent et laissent leurs grimoires ! »
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