Petite fable affable d'après Le bon sens des villageois
de Brahim Boumedien avec son consentement
de Brahim Boumedien avec son consentement
Jadis, un fort bon fils de louve
Entra à l’université,
Car aux bois aussi on en trouve,
Pour étudier, réciter
De la philosophie, ce noble
Savoir dont plus d’un sot fait fi
Mais dont lui, comme d’escoble,
Espérait tirer grand profit.
Quand vinrent enfin les vacances,
Notre jeune érudit revint
Au gîte, y joua d’éloquence
Quand à lui, heureux, on vint,
Le pressant de questions bêtes
Qui sont le propre d’animaux
Ignorants, voire analphabètes,
Filant à la tête moults maux !
« Pour vous tous, les vieux fossiles,
Disait-il à ses chers parents,
Tout est toujours simple et facile.
Pour ma science l’apparent
N’est pas le vrai ; ce par essence.
- Fi donc ! Voilà qui met martel
En tête :… le cognac, par chance !
Dit le père en riant… Mortel
Ennui que tout ce verbiage !
- Croquons plutôt de ce poulet
Que ton père roba au village ;
Je l’ai rôti, le potelé !
Fit la mère dans un sourire.
Ce n’est pas tous les jours qu’on t’a !
- Mais la philosophie, sans rire,
Me dit nonobstant que ce tas
De chairs, là, n’est pas un mais double :
Il y a là la bête tuée
Qui va nous nourrir et, ça trouble,
Qui fut âme ! fit l’infatué.
- S’il en est ainsi, fils, je mange
Le premier en te laissant
Le second pour que tu l’engranges
Et t’en nourrisse en passant ! »
Il est des donneurs de leçon,
Jouant au plus fin, qui dégoûtent
Du beau et du bon sans façon
Quand l’humble, qui n’y connait goutte,
Se tait pour savourer l’instant
Et en jouir avec ses hôtes
Sans les abrutir de parlotte…
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