Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 7 juillet 2016

LA SOURIS & LE SERPENT

Petite fable affable

Un clair ruisseau sinue sous un ciel de saules.
 Un serpent s’insinue, venu jouer son rôle.
Glissant en silence au sein d’un nid de souris
Des moissons, il tue la nichée sauf la petite
Dernière, statufiée. Ce cénobite
La regarde avec insistance, avec rouerie,…
Sifflant, soufflant, dans le silence, il susurre :
« Sauf à me servir, Ma Soyeuse Soierie,
Ma morsure te vaudra une mort sûre !
Mène-moi à tes cousines et autres parents,
Tu auras vie sauve ; je ne suis pas varan ! »

- À titre gracieux, je devrais donc survivre

Pour trahir les miens sans aucun savoir-vivre ?

- Mais si tu es tentée par les séductions
De la sédition, tu finis dans mon ventre
Avant que tu n’aies su trouver, pour toi, d’autre antre,
Comme les autres… Et sans négociation. 
Transformer une crotte de souricière
En servile obligée telle est ma passion :
Ainsi, un peu partout, je pends la crémaillère,
Déjeunant, dînant et soupant fort goulument
Des hôtes qu’elles me trouvent diligemment.

- Et d’aucuns rongeurs se font de la sorte engeance

Exerçant leur coupable industrie sans vengeance ?

- Tous ! sourit le sournois qui la boit du regard.
- Seigneur Serpent, si j’acceptais céans votre offre
Pour ne pas finir dans ce longiligne coffre,
J’insulterais mes pairs. Même si c’est ringard,
Je ne suis pas disposée, et quoi qu’il m’en coûte
De m’en laisser conter ». L’ovipare est hagard :
« Comment ? fit-il surpris et soudain à l’écoute.
- Je préfère mourir aujourd’hui dans l’honneur
Que vivre demain d’infamies, Empoisonneur ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire