Petite fable affable
Matin, un paon parada dans la cour.
À le voir si beau la poulaille accourt,
Le compare au coq qui, las, se renfrogne
Malgré sa superbe et fait, lors, la trogne
Pour aussitôt faire à ce fat-là front :
Il n’est pour lui qu’avanies et affront.
L’adoration pour l’emplumé fut telle
Que l’Oiseau de Junon eut clientèle
Parmi les volatiles : on proposa
Que l’arrogant l’autre encrêté remplace.
Et on fit plus vite qu’on n’en causa.
Exit Maître coq ; Pimpant prit sa place.
On adulait jusqu’au dédain ce paon
Et, las, il s’exerçait à bien des dépens :
Mais sa Majesté avait trop de morgue
Pour jaser à l’aube avec le Soleil
Qui préférait retourner à son sommeil
Plutôt qu’ouïr le son creux de son orgue.
Travail désorganisé, volaille inerte,…
Notre basse-cour courut à sa perte,
Surtout que le Roi fraîchement élu
Se refusait à offrir quelque vertige
Aux cocottes qui tant l’avaient voulu ;
Trop fier pour honorer ces callipyges !
On l'exila, revint le roi légitime
Qui lui asséna cette vérité :
« Poseur, on n’est que la victime
De soi et, surtout, de sa vanité ! »
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