Îlot de solitude au cœur des habitudes,
Je me naufrage pour fuir mon âge et ses maux,
Robinson des sensations dans l’aube ébauchée,
Sombrant sur des rivages au rimage enroché.
Et puis, au fil des pages, en fier Nemo des mots,
Je pars à l’abordage d’autres latitudes.
Étrave au vent, j’écume des tropiques neufs ;
Sale caractère, je prends au mot, la mouche :
Je jette l’ancre pour un sonnet malsonnant
Et pis, bouillonnant, pour un seul son dissonant
M’embarque de conserve pour quelque escarmouche,
Croisant sans entrave sur des horizons veufs.
Même si je glisse vers de profonds abysses,
Flotte le pavillon du verbe aux mâts des mots,…
Et gonflant, au vent des muses qui se défilent,
Mes voiles vernissées de vers tissés, je file,
Cinglant au long cours, de vagues en lames, ou, des maux
À l’âme, je cabote aux cahots qui s’esquissent.
Pour prendre aux épaves quelque rime arrimée,
Au phare de la métaphore, j’arraisonne :
La consonne qui sonne en bordées accordées,
La voyelle rebelle aux haubans encordée,
M’offrent un coffre : la phrase jase et résonne
Au mètre près !… Puis, elle s’échoue, abîmée…
Illustration : Camille Lesterle, 01 décembre 2013
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