Cycle historique
Dans la ville ronde, pas de tours sans atours,
Peu de créneaux, de barbacanes,
Pour se mieux protéger d’hostiles alentours,
De voisins qui envient et glanent
Vos arpents de sable ou bien même sans détour,
Qui grignotent ou, pis, chicanent
Vos frontières et vos terres comme vautours,
Usant d’artifices, d’arcanes.
Parfois, on supplie la pluie de faire sa loi
Face à l’Astre qui brûle et brille, ou illumine.
Quand la nuit se déplie, quand la nuit se déploie,
Le fleuve argentin enlumine
Le platane qui plie, le peuplier qui ploie
Sur le fil de flots qui cheminent,
Adamantins, sous la lune qui luit et noie
D’or les dômes qu’elle domine.
Si ces eaux connaissent quelques débordements,
Balayant les baies et les barques,
La ville leur doit la vie, l’enrichissement.
Bien que capricieux, ces monarques
Vivent calmement et voluptueusement,
Même quand le Destin débarque
Pour châtier jardins et maisons, si rudement
Qu’ils en gardent longtemps les marques.
La cordouannerie comme la droguerie
Ont rendu la cité célèbre ;
Soieries, damasserie et maroquinerie
Sont connues au-delà l’Èbre,
Comme les splendeurs de sa damasquinerie.
Patrie du savoir, de l’algèbre
La cité d’Al-Mansour brille sans pillerie
Même quand viennent les ténèbres.
Fertile et prospère terre de marchands,
On y trouve tapis, lunettes,
Cèdre, chanvre, mohair, angora, fruits des champs,
Astrakan, caviar,… La planète
Fournit ses artisans, ses marchés alléchants
Même quand, brisant la chaînette
Frêle des jours, les cieux se font obscurs, tranchants
Comme l’est une lame nette…
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