Ce petit café surchauffé au taulier assoiffé qui poivrote, vivote et ergote dans sa gargote, n’a même pas le charme de ces coquets troquets du Touquet, ni celui des boui-boui de Paris bouillant de vie et bruissants d’avis. Sur ces parvis, au zinc comme en salle, d’instinct on rit, on crie plus qu’on ne dit, on parie, on médit comme on maudit tout à l’envi avec l’accent de Bolivie, de Cracovie ou de Batavie. Cela ne coûte pas plus mais paye plus de mine.
Il n’a même pas une terrasse que le soleil écrase et les passants rasent. Sûr, la table est acceptable mais, de la voirie abritée, ils ne risquent pas d’être dérangés durant leur tête-à-tête. Serait-il jaloux comme un époux ? À moins qu’il n’ait, peut-être, honte d’elle ? Serait-elle, à ses yeux, un rendez-vous passe-temps, l’hirondelle d’un seul printemps ou une haridelle d’un autre temps ? Veut-il la cacher, en initié, à ses amitiés ou… à sa moitié ?
« Voilà un snack pour nos smacs ! » dit-il à plein volume. Elle ravale son amertume comme de coutume. Ce doit être de la poésie pour temps de Crise aux yeux de ce fadasse papillon du Parnasse qui slame sur le bitume comme d’autres, dans de complaisants salons, déclament leurs phrases avec emphase et aplomb.… Que ce dîner va lui paraître long !
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