Petite fable affable
Ayant l’esprit carré, un vieil héron
Boudait sans honte la marche du monde,
Qui, las, ne tournait plus vraiment très rond.
De pieuses grenouilles, à la ronde,
Voulurent traquer l’hérésie, bouter
L’impie, le païen, le frileux du zèle
Religieux et… la bête qui doutait,
Même celle ayant nageoires ou ailes.
Le Héron, tout occupé à ses joies
Et à ses quelques chagrins domestiques,
Ignorait les abus des rabat-joie
Qui inquisitaient, ma foi, jusqu’aux tiques.
Civil, toujours plus prompt à voussoyer
Qu’à rudoyer ses voisins et voisines,
Il allait son train-train que fossoyaient
Ces batraciens collants comme résine.
Or donc, des rainettes qu’il connaissait
Peu ou pas, un beau matin l’accusèrent
Du péché de paillardise, lassées
De sa vertu d’être fécond. Austère,
Choyant bien moins les vivants que les morts,
Prônant haut l’ignorance crasse et noire,
Le culte inculte de ces croque-morts
Disait qu’il fallait plus craindre que croire !
La justice de celles qui croyaient
Croire et, las, pour en apporter la preuve
Tuaient qui, à leurs yeux, trop y faillait,
Convoqua l’oiseau, le mit à l’épreuve.
« Lis-tu le Livre saint, vieux rassoté ?
- Ayant dans vos actes et sur vos faces,
Vu sa préface, juges frisottés,
J’augure mal de lui ! » fit le sagace.
Force faisait droit pour le tribunal.
Pour le héron, religion était une
Langue à baragouiner mieux que mal.
Les autres faisaient fond des vieilles lunes,
Moins dévots aux textes qu’à leurs pulsions :
Leur foi n’était que folies et fallace ;
Pardon et tolérance étaient notions
Bien trop hautes pour des âmes si basses !
Dans un débat, l’oiseau aurait vaincu.
Aussi les nobles juges, vains brailleurs
Qui au bal des faux-culs, menaient la danse,
Alors que la mort faisait ripaille ailleurs,
Finirent de cuisiner l’intrépide
Pour qu'il passe à table… et à la leur.
Plus un être, ici bas, est stupide
Plus il est insolent… et querelleur !
Boudait sans honte la marche du monde,
Qui, las, ne tournait plus vraiment très rond.
De pieuses grenouilles, à la ronde,
Voulurent traquer l’hérésie, bouter
L’impie, le païen, le frileux du zèle
Religieux et… la bête qui doutait,
Même celle ayant nageoires ou ailes.
Le Héron, tout occupé à ses joies
Et à ses quelques chagrins domestiques,
Ignorait les abus des rabat-joie
Qui inquisitaient, ma foi, jusqu’aux tiques.
Civil, toujours plus prompt à voussoyer
Qu’à rudoyer ses voisins et voisines,
Il allait son train-train que fossoyaient
Ces batraciens collants comme résine.
Or donc, des rainettes qu’il connaissait
Peu ou pas, un beau matin l’accusèrent
Du péché de paillardise, lassées
De sa vertu d’être fécond. Austère,
Choyant bien moins les vivants que les morts,
Prônant haut l’ignorance crasse et noire,
Le culte inculte de ces croque-morts
Disait qu’il fallait plus craindre que croire !
La justice de celles qui croyaient
Croire et, las, pour en apporter la preuve
Tuaient qui, à leurs yeux, trop y faillait,
Convoqua l’oiseau, le mit à l’épreuve.
« Lis-tu le Livre saint, vieux rassoté ?
- Ayant dans vos actes et sur vos faces,
Vu sa préface, juges frisottés,
J’augure mal de lui ! » fit le sagace.
Force faisait droit pour le tribunal.
Pour le héron, religion était une
Langue à baragouiner mieux que mal.
Les autres faisaient fond des vieilles lunes,
Moins dévots aux textes qu’à leurs pulsions :
Leur foi n’était que folies et fallace ;
Pardon et tolérance étaient notions
Bien trop hautes pour des âmes si basses !
Dans un débat, l’oiseau aurait vaincu.
Aussi les nobles juges, vains brailleurs
Qui au bal des faux-culs, menaient la danse,
Alors que la mort faisait ripaille ailleurs,
Finirent de cuisiner l’intrépide
Pour qu'il passe à table… et à la leur.
Plus un être, ici bas, est stupide
Plus il est insolent… et querelleur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire