Petite fable affable
Monsieur du bélier ne comptait plus les ans,
Ni les souvenirs de ses vertes années,
Et badait aux jours filant comme alezan.
Il vivait quiet et coi, bien encabanné
Avec sa “Bêelle” moitié de toujours
Qui continuait à illuminer ses jours.
Mais ce soir-là notre bélier vit le loup
Courant à la curée dans son poulailler.
Pour qu’on prenne sur le fait ce filou,
Il téléphone aux limiers sans traînailler,
Ceux de chez lui sont beaux et aimables chiens
Qui n’ont rien à voir avec des miliciens :
« Maître-chien, on me pille. Dépêchez-vous :
Un loup ravage mes poules et leurs œufs !
- Le malfaiteur s’est-il introduit chez vous ?
- Que non ! - Bon, enfermez-vous chez vous, Monsieur.
Nous prendrons votre déposition demain ;
Pour l’instant, je n’ai personne sous la main. »
Bélier raccroche mécontent : le perdreau
L’a cru tombé du dernier jour où il plut.
Il rappelle ce cabot, calme sans trop :
« C’est encore moi : ne vous inquiétez plus,
Celui qui volait ma volaille à grand bruit,
Je viens de le tuer. Allez, bonne nuit ! »
En cinq minutes, les poulets furent là ;
Et toute la meute des chiens renifleurs
Du pays !… Le loup fut pris sans tralala,
En flagrant délit par cette fine fleur.
Le chef des chiens interpella le bélier
L’air malengroin assez et le mot délié :
« Vous disiez que vous l’aviez tué, Monsieur ?!
- Et vous toutes vos unités occupées ?
Vous sembliez de mon problème insoucieux,
J’ai donc bien été forcé de vous duper :
“Quand la ficelle est grosse, disait mon Vieux,
Crois-moi petit, elle attache d’autant mieux !” »
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