Petite fable affable
Le sang n’excuse pas le sang !
Deux termitières se faisaient la guerre.
La forêt n'était que meurtreries vulgaires
De massacreurs, souffrances d’innocents,
Picorées, persécutions et saccages.
L’un vengeait son père, occis autrefois ;
L’autre son fils mort à la fleur de l’âge.
Chacun avait raison à chaque fois,
De faire exactions sans foi ni halte :
On engageait le fer, rien qu’à se voir ;
À se savoir on faisait feu par devoir !
On voulait détruire jusqu’au basalte
Où l’ennemi avait construit son nid.
Un singe sage, en grand deuil de ce trouble,
Leur dit : « Le sang se lave, sans déni,
Avec de l’eau non du sang, c’est un double
Malheur que de croire que c’est carouble
Des Cieux que périr en querelleur
Car, las : “Quiconque meurt, meurt à douleur” *! »
* “Je plains le temps de ma jeunesse”, François Villon (1431-1463)
Illustration : Camille Lesterle, janvier 2016
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