Petite fable affable sur une idée de Marielle…
Dame Jeanne, la paonne, parade et cancane
Dans cette cour où le sort veut que seules canes,
Cailles, pécores, sur un même arpent
De boue, côtoient cette fille de paon,
Distribuant à tous quartiers de noblesse,
Sans paresse, d’une langue des plus parleresses :
Sa Majesté toise au poulailler
Qui n’a bon rang, sang bleu, quitte à railler
Et tancer le commun, si vil et si vulgaire,
À qui, autrement, elle ne causerait guère.
Une caillette, point sotte ma foi,
Ose l’affronter, parlant à bon droit
D’“égalité”. C’est un mot sacré chez la volaille
Qu’elle converse, jacte ou bien, hélas, piaille :
« Ah l’Impertinente ! Oiseau de Junon
Est mon père. Ça en impose, non ?!
- Tous ces dieux-là sont morts, il y a lurette,
Ne t’en gargarise donc pas tant la luette !
- Tu ne mérites même pas mon mépris,
Fille de Bourbe. Que t’a-ton appris ?
- À moi ?… Que seuls vos propres talents vous élèvent ;
Qu’il n’ait de lignée qui ne perde, enfin, sa sève
Ou qu’un glaive vengeur ne tranche court ;
Qu’importe que l’on soit bien en Cour,…
Toi, tu ne t’es donné que la peine de naître
Et ton orgueil gâte tout : Contente-toi d’ “être”
Et non pas, vain Narcisse, de vouloir “paraître” ! »
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