Petite fable affable
Naissance modeste et laborieuse jeunesse,
Un ours ne savait guère, hélas, se débrouiller
Pour vivre au mieux en sa montagne : sans finesse
Et le parler poissard, les uns il écrabouillait,
Les autres dérouillait quand il était dans les parages…
Rien ne survivrait en forêt ou pâturage
Au passage d’un Attila qui ne mangeait pas
Mais bâfrait comme un de ces ogres des contes
D’antan auxquels on souhaite rapide trépas
Afin que l’on puisse enfin, tous, vivre à bon compte.
Mais le temps, qui est tyran, fait aussi vieillir
Les moins bien léchés des plantureux plantigrades.
Ses façons de vandale le faisaient mal accueillir
De tous ceux qui redoutaient son ventre ou l’algarade
Dans son jeune temps. Désormais, c’étaient quolibets
À le voir ralenti par les ans, ogre au rabais,
Qu’on pouvait enfin fuir sans peur de poursuites.
Il enrageait d’être devenu pareille risée…
Le renard proposa de lui faire un brin de conduite
De l’aider pour ses proies encore épuiser…
Le Monsieur refusa tout net, et, haines recuites
Lui revenant, affirma de sa voix de poussah :
« Billevesées et balivernes que tout ça
Car ceux qui savent mieux que toi ce qu’il faut faire
Se gardent toujours de mettre la main à l’affaire ! »
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