Petite fable affable
Au pays mozambique, un jour un oiseau
Vint jaser près d’une case et intrigua
Son jeune locataire, un beau damoiseau.
Mais la sécheresse faisant des dégâts,
La faim, sans fin, lui avait creusé le ventre
Et les joues. Il parla à l’aimable chantre
Quand d’autres l’auraient, tout aussi misérables,
Boulotté. Et il sembla répondre, indiquer
Quelque chose. Là. Dehors. Répliquer
Valait moins qu’écouter cet être adorable.
L’homme le suivit. Il le conduisit
À un arbre où ruche bruissait de cent mouches
À miel, et ce suc, en toute hypocrisie,
Elles le gardent pour elles. Par touches,
Notre ami se délecta, se rassasiant
Puis emporta, malgré cent assaillants
Enfumés, ce qu’il put pour tout le village
Laissant et cire, et larves à son guide ailé.
On mange enfin. Nul ne le crut chez les Sages
Quand il dit où et comment il était allé.
Au matin, revint le généreux cicérone.
Il mena l’humain, et ses frères, à d’autres ruchers.
On pilla le travail des abeilles à la braconne.
Mais un des guerriers qui fit le bûcher
Qui enfuma les hôtes d’un tronc des plus riches
Voulut tout y prendre et donc ne laisser que friche
À leur guide : « Ce n'estt que bête après tout !
- Comment ? fit l’ami de l’oiselet vorace.
À la Nature, prends sans piller, partout
Sinon tu auras désolation crasse :
Être ingrat envers qui te fut généreux
Sans avoir été prié ni obligé de l’être,
C’est là doublement offenser les Cieux
Et leur colère ne peut que plus transparaître ! »
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