Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 5 mars 2018

LE CURÉ CONTRARIÉ

Petite fable affable

Voulant remettre l’Eglise au cœur du village,
Notre bedonnant curé, hors d’haleine et d’âge,
Multiplie à gré, en sa paroisse d’impies,
La piété en étole et le zèle en soutane,
En plus des messes boudées des vieilles pies
Dont l’esprit va en savates et l’âme en tatanes,
Veillées, carêmes, offrandes ou processions
Prières communes, publiques pénitences
Pour qu’advienne divine intercession
Sur son troupeau perdu et sans repentance,
De ses ouailles boudant la céleste instance.

Le vieux calotté, culotté, expliquait
À qui, las, ne pouvait rien lui répliquer,
En sus, que les gelées tardives ou précoces
La sécheresse, les orages destructeurs,
La météo, rosse, qui vous cherche des crosses,
Quoi que nous disent les esprits réducteurs
Sont autant de châtiments d’un Dieu colère
Qu’on oublie et abandonne, cloué aux murs
D’une église désertée, que l’atrabilaire
Se venge d’un temps qui s’croyait sûr et mûr.

Sale défaite pour le bougre : notre salle
Des fêtes compte, hélas, toujours plus que les stalles,
Sous sa chaire, de fidèles communiant
Dans la fraternité du moment et des Hommes.
Le maire en rit. L’autre y voit inconvénient
Et vertement le tance en public, pauvre pomme.
« Je n’admettrai jamais, ton Dieu m’est témoin,
Comme cause de ce que je ne comprends guère,
Ou pas, une chose qu’tu comprends encor’ moins ! »
Osa le maire avec qui le Père est en guerre,
Paraphrasant le « Divin Marquis » de naguère.

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