Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 1 mars 2018

LES PÉTANQUEURS

Petite fable affable

Notre petit « Coin des Menteurs » vaut bien 
Le bon tribunal siégeant, ô combien
Souvent, sur le banc vermoulu de nos ménines.

Il est un autre lieu où on s’agglutine.
C’est un petit morceau de place abandonnée
À tous ceux n’ont pas encor’ perdu la boule
Et s’y exercent, sur sol engravillonné,
Cochonnet en visée. Et ça vole et ça roule,
Avec concert de noms d’oiseaux, de rires gras
Et d’apostrophes, l’ami, plus ou moins fines.
Car ce qui travaille le plus n’est pas le bras,
C’est la langue : on brode sans paraffine
Sur la rumeur du jour, puis on réécrit
Son histoire, et sans plus de sans façon on enterre 
À nouveau les morts mais plus profond sous la terre.

Et comme on est tous un peu parents par ici,
On s’informe, relaie, commente et juge aussi
Sur ceux du village ou ceux de celui tout proche,
Et comme le cœur, chez nous, n’est pas que de roche
On compatit parfois au malheur d’un prochain,
Un cocu bien sûr, si on en croit les dires
Des vieilles du chêne ; on maudit le crachin ;
La météo à venir on vient prédire,…

Bref, rien à voir avec les bigotes, pardi,
Qui, elles, te causent pour causer ces bavardes
N’ayant rien de mieux à faire, bigoudis
Et dentiers assortis à leurs noires hardes.

Sans donner supplément d’âme, langue acérée
N’est pas apanage de femmes, hommes à bérets !

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