Cycle toulousain
Jadis, la maison doyenne du village
Était celle qu’habitait mon bon-papa,
C’était une vraie Toulousaine, sans âge,
Ombragée, l’été, par un vieux catalpa.
Ce cœur battant où toute vie était veine,
Disait à tous labeur et labours qui paient
Pas le valet soumis qui, à jamais, peine
Sans repos, répit, espoir, ni âme en paix.
Bâtie avec plus de galets que de briques,
C’était une de ces vraies fermes d’antan,
Une borde basse, sombre et féérique
Pour tous ceux qui n’ont pas connu son « bon temps ».
Murs solides mais grange un brin en déroute,
Sans cour, avec son grillage de grillons,
Elle s’ouvrait directement sur la route
Tout d’ornières, traîtres gravillons,…
Plus solide que vieille citadelle,
Le puits, profond, a été maçonné
Lui qui avait toujours donné, fidèle,
Et à tout ce qui, un jour, ici, est né.
L’amandier ridé avait, centenaire,
Protégé les futurs chenus au jardin,
Les Anciens, cacochymes, poitrinaires,
S’asseyant sous sa ramée, bons bavardins.
Senteurs fortes de la treille de glycines
En plus, la cuisine à l’éternel feu,
Vivait, simple, de cassoles en bassines,
Entre cendres volant et bois suiffeux
Modeste et sereine, elle reste et demeure
Humble mais sûre, certes un peu plus ridée
De lâches lézardes et si ses arbres meurent,
Le temps passant ne peut pas l’intimider.
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