D'aucuns sont marronniers, saules, hêtres ou frênes.
Moi, sans prétention, je serais chêne.
Un de ces chênes qui résistent aux vents
Mauvais. Aux pluies torrentielles. Aux avants.
Aux après. Un de ces chênes que parfois ronge
Le ver du doute, offre des tapis d’oronges.
Piqueté ici, écorcé là, sans vair.
Piqueté ici, écorcé là, sans vair.
Un chêne auquel s’accroche le lierre vert
Des désespoirs d’autrui et les rêves,
Petits ou grands, des autres à l’ombreux couvert
De sa ramée que le soleil partout crève.
Je suis un arbre qui survit à l’hiver,
Le dernier à fuir ses rudes revers.
Certains sont peupliers, châtaigniers, frênes,…
Moi, par ambition, je serais chêne.
Un de ces chênes dont parfois quelque bras
Tombe à bas mais qui, jamais fier-à-bras,
Tient bon et pourrait servir de repère
À qui perd la voie ou n’a plus de repaire.
Ici, lichens, nœuds ou yeux là, trophées !
Ici, lichens, nœuds ou yeux là, trophées !
Je suis donneur de bois mort pour se réchauffer
Ou pour jouer, et d’ombre douce et câline
Pour les joies cachées faisant joues échauffées,…
Car mon toit accueille une mousse angéline
Aux jeunes et folles amours assoiffées
Au creux comme au cœur des étés surchauffés.
D'autres sont bouleaux, trembles, érables, ifs ou frênes,…
Moi, par conviction, je serais chêne.
Jamais mussé, le tronc toujours franc et droit,
Indispensable au décor le plus maladroit,
Donnant généreusement à cette terre,
Et aux cochons, mes fruits rudimentaires
Que j’ai couvés, mûris fort patiemment
Pour des gamins enchapeautés mêmement.
Pour des gamins enchapeautés mêmement.
Vaisseau isolé, souvent hune d’enfance,
Je suis arbre d’horizons, de firmament,
Toujours régnant au pré, négligeant l’offense
Du temps, des bêtes, des gens,… élégamment.
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