D’après « Les intellectuels » de Ch. Trenet
J’suis pas un intellectuel,
Un p’tit savant superficiel
Brillant chez les artificiels
Qui disent "penser".
Ceux-là méprisent le rouquin
Qui fait parler comme un bouquin
Taquins, requins, faquins, mesquins
Même l’insensé…
Ils détestent vos mots, vos vers
Et mettent votre plume au vert
Car, eux, sont auteurs manifestes
Par écrits et geste !
Ils houspillent le p’tit intrus
Se rêvant en leur ciel, sa rue
Sent trop la crass’ pleine de puces
Et l’vil escroc jouant d’astuces,…
J’suis pas un intellectuel,
J’appartiens à aucune chapelle,
Mais sais manier pioche et pelle
Comme la faconde.
Si le néant est leur défi
Profonde est leur philosophie,
Et creuse aussi, d’orgueil bouffie,
Hélas inféconde…
Mais énoncée dans une langue
Absconse, leur pensée exsangue
Ressemble à tout sauf à la fangue
Où ils vagabondent.
Ayant toujours, partout, raison,
Ces génies, en leur bell’ saison,
Sont plus fades qu’une tisane
Et ont l’âme fort courtisane…
J’suis pas un intellectuel,
Il y en a trop, en ribambelle,
Qui finiront dans la poubelle
Avec leur gueul’ d’ange…
Car faute d’esprit ces monarques
Des idées laisseront leur marque
À ce temps, com’ sillag ‘ de barque
Sur les eaux qui changent…
Aussi qu’importent les leçons
De ces maîtres à penser profonds,
Tyrans d’une pensée, au fond,
Qui n’est qu’bagatelle.
Ils m’ont permis cette chanson,
Avec des vers de ma façon,
Qui les met tous en caleçon,
Les intellectuels,
Les intellectuels,
Les intellec-tu-tu-els-els, oh, oui !
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