Cycle toulousain
Je garde en moi, c’est bizarre,
Des souvenirs sans prix
Qui mêlent le sang cathare
À l’esprit d’Ibérie :
Sur un fond froid de montagnes
S’adossant aux ciels d’eau,
Tout un monde de campagnes
Figées dans leurs credos.
Je suis de ce vieux Sud
Tissant seul son destin,
Oui, ce vieux Sud
Clandestin…
Il me reste à la mémoire,
Des marches, des charrois
Jusqu’aux marchés et aux foires
Où le bon mot est roi,
Des veillées dans le village,
Des vieux se désséchant,
Des chevaux en attelage
Mis aux travaux des champs,
Des maisons basses où le lierre
Entreprenant mangeait
La brique, habillait la pierre
Aux galets mélangée,…
Je suis de ce vieux Sud
Qu’on croit sans teint ni tain,
Oui, ce vieux Sud
Pas hautain…
Je me rappelle, c’est tare ?,
Un hier pas péri
Qui offre miel et cithare
Aux langues aguerries :
Mille patois perméables,
Un accent rocailleux
Qui fait qu’on cause agréables,
Colères, pagailleux,…
Je suis de ce vieux Sud
Où parler est festin
Oui, ce Sud,
Tout d’instincts…
Je n’oublie pas, chose rare,
La senteur des prairies
Et l’agitation des mares
Que la ville m’a pris,
Ces repas à la campagne
Sans fin, jamais fardeau,
Ces chœurs chantant la montagne
Comme ultime cadeau
Dans ces maisons où le lierre
N’a jamais dérangé
La brique, bridé la pierre,
Mis la vigne en danger.
Je suis de ce vieux Sud
Qui a les sens latins
Pour butin,
Je suis de ce vieux Sud
Qui se vit, patelin,
Dès matin !
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