Désormais, ton front est sans émoi,
À nos attentions et nos offrandes.
Tu as l’âge, ma fille, d’être grande
Celui où tu vois un vieux en moi
Car mes ans passent comme des mois
Quand les tiens, infinies sarabandes,
Se lient au jour, s’y délient, larmoient,… :
Tu en es la seule tisserande.
Ton regard est toujours aussi pur ;
Chaque fois, mon passé s’y réveille
Mais contes, histoires, merveilles,…
Ne t’éblouissent plus. Ça, c’est dur !
Tu n’as plus l’âme à ces rêves, sûr !,
Le temps si prompt à d’autres t’éveille,
Fait d’horizons très loin de nos murs
Où la mémoire, sur nous trois, veille.
Ton rire est aussi clair à mon ouïe
Mais souvent tes sourires s’envolent
Loin d’ici, se font parfois frivoles.
S’esquisse un espoir à tes oui,
L’espace d’un silence enfoui ;
Tes non supendus, en l’air, s’envolent,
Certains mots, à peine épanouis,
Tombent en poussière. C’est moins drôle !
Tu ne penses qu’à partir, nous fuir
À voir d’autres cieux, d’autres visages
C’est vrai que tu as désormais l’âge
De ne nous laisser que souvenirs,
Doutes ou questions et repentirs ;
Ces maux qui seront du paysage
Entre deux absences à venir,
Deux attentes. Ce sera l’usage !
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