Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 19 février 2012

DU BANC AU BAN

Ne plus penser ne pas parler juste rêver
Et se soustraire au temps aux bourgeons renaissants
Reposer son ennui sous le vent qui affleure
Au tronc des catalpas à nouveau innervés
Désapprendre la nuit et oublier les leurres
Être seuls un instant au milieu des passants
Puis croire comme antan aux baisers innocents
Ne pas penser ne plus parler juste rêver
Loin de ce qui détruit chimères et gageures
Qui nous font un trépas quand on veut se sauver
Fuir le tic-tac sans fruit et le diktat de l’heure
Renaître à ce printemps nos deux cœurs s’enlaçant
Parmi ces habitants dont les regards absents
Évitent ceux d’autrui qui parfois les effleurent
Ne pas penser ne plus parler juste rêver
Ne plus perdre nos pas dans la foule énervée
Oublier qui nous nuit et ce qui nous écœure
En restant au mitan de ce banc pâlissant
Oc échapper longtemps au rouleau incessant
D’un trafic qui construit un mur de gaz qui fleure
La Faux dont les appâts sont ici avivés
Ne pas penser ne plus parler juste rêver
Ignorer que ne luit qu’un astre en chantepleure
Et ce rythme éreintant qui nous casse en lassant
Sans se presser autant que le flot saisissant
Des mêlées que démêle un ciel si las qu’il pleure
Aller là où conduit un jour qui ne demeure
Jamais qui pas à pas cesse de nous couver
Ne pas penser ne plus parler juste rêver
Quand la rue va pourtant criant crisant crissant
Aller se déroutant dans la nuit qui descend
Sur des instants enfuis quand le silence apeure
Ceux qui jouent des compas qui se veulent arrivés
- Tant qu’il y a du bruit c’est que la vie demeure -
Et marcher tant et tant dans le soir caressant
Ne pas penser ne plus parler juste rêver…

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