Nous étions frères, la futaie pour mère.
Ayant pour famille notre forêt
Et des racines fières et prospères,
Nous poussions sans arrêt ni regret.
Le premier était un chêne discret,
Au sol bien ancré, la sève sévère
La ramée protectrice, sans apprêt.
Nous étions frères, la futaie pour mère.
Le second était un tremble aimant les chimères,
Se rêvant le dieu des bois et guérets,
Branches cassantes et feuilles éphémères,
Ayant pour famille notre forêt.
Le troisième était un bouleau bien propret,
Fin comme un fleuret et vivant pépère ;
Il avait du cœur, le goût du secret,
Et des racines fières et prospères.
Avec Tremble refusant d’être austère
Qui se voulait fûté comme un furet
Et Bouleau devenu de fort haut crêt,
Nous poussions sans arrêt ni regret.
Aujourd’hui, la forêt n’est que fourrés,
La futaie craint de mordre la poussière,
Et bien des sentiers nous ont séparé.
Solitaire et vieux me reste un repère :
Nous étions frères…
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