Tapi dans l’ombre du rideau,
Il songe à sa vie de ratages.
Un brin penaud. Un peu lourdaud.
Puis vient l’heure du maquillage
Pour compléter son habillage.
Son reflet le miroir effleure,
Pourtant, idiot de bas étage,
Le clown est triste, le clown pleure.
À la piste tournant le dos,
Il entre, sourires en sillage.
Il croit oublier son fardeau,
Sous des lumières en balayage,
Ses soucis dessous son grimage.
Mais obligé de la male heure,
Au fond de son cœur au mouillage,
Le clown est triste, le clown pleure.
Il s’offre en cadeau aux badauds,
Et reçoit, aux bravos sans âge,
Plein de claques, force seaux d’eau.
Il fait rire d’un babillage,
Crier à ses enfantillages,
À ses grimaces et à ses leurres.
Mais dans ses yeux flotte un nuage ;
Le clown est triste, le clown pleure.
Ami, à ce remue-ménage
Toi qui t’es esclaffé sur l’heure,
Sais-tu combien le clown est triste, le clown pleure ?
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